A l’occasion du conseil municipal, le rapport annuel qui évalue la situation des publics en difficulté a été présenté aux élus de la ville. Ce document doit permettre d’adapter l’action municipale dans les mois à venir.
« C’est un document obligatoire, qui doit rendre compte des actions conduites dans les quartiers dits prioritaires au titre de la politique de la ville, indique Frédéric Béatse, adjoint délégué aux quartiers. Toutefois à Angers nous avons fait le choix d’étendre cette analyse à l’ensemble de la ville pour en faire un véritable outil de pilotage. »
Présenté au conseil municipal le 25 octobre, le rapport remis aux élus montre que la crise a durement frappée les angevins. Il indique également que les travailleurs pauvres sont de plus en plus nombreux en centre-ville. Dans les quartiers, ce sont surtout les familles que l’on retrouve dans cette situation, notamment à la Roseraie et à Monplaisir.
Selon l’opposition, le document montre qu’Angers est une ville qui ne cesse de s’appauvrir. Le revenu médian des Angevins était de 1 398 € par mois en 2007, soit moins que Nantes (1 513 €), Rennes (1 509 €) ou Saint-Nazaire (1 372 €).
Le nombre de ménages sous le seuil de bas revenus augmente (+12% en deux ans) et s’établit à 18% de la population angevine, soit 14 013 ménages.
Par ailleurs, le nombre de demandeurs d’emploi augmente également. Au 1er janvier 2010, Angers comptait 11 715 demandeurs d’emploi, soit autant qu’en 2005, avec une hausse de 15% par rapport à janvier 2009.
« L’analyse plus fine des données du rapport montre que deux publics sont particulièrement fragilisés : les jeunes, qui peinent de plus en plus à accéder à l’autonomie, et les personnes âgées en situation d’isolement, indique Frédéric Béatse. Par ailleurs le nombre des travailleurs pauvres continue à augmenter, notamment auprès des familles monoparentales ».
Comme sur le plan national, la population angevine viellit. A Angers, 28 317 habitants ont plus de 60 ans et 12 011, plus de 75 ans.
Malgré ces mauvais chiffres, Frédéric Béatste reste positif : « Dans ce contexte difficile, marqué aussi par le désengagement de l’Etat, la Ville ne désarme pas, insiste l’adjoint. Ainsi d’autres indicateurs sont encourageants, comme la perception de l’espace public sur plusieurs quartiers fortement revalorisés par la rénovation urbaine. »