Avec l’inflation, les associations caritatives d’Angers remarquent une progression de la demande d’aide alimentaire de la part des étudiants, décrivant alors, une situation de plus en plus précaire.
En France, la crise sanitaire a fait basculer de nombreux étudiants dans la précarité et a accentué des situations déjà fragiles chez les jeunes.
Pendant le confinement, près de 6 étudiants sur 10 ont arrêté, réduit ou changé leur activité rémunérée. La fin de la pandémie n’aura pour autant pas suffi à améliorer leur situation.
Augmentation du prix des denrées alimentaires et des loyers, restauration universitaire plus onéreuse… De nombreux étudiants se retrouvent dans une situation difficile et ont recours aux associations d’aides alimentaires. A Angers, celles-ci témoignent d’une augmentation du nombre d’étudiants dans le besoin.
Une précarité exacerbée par l’inflation
Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), la hausse des prix à la consommation s’est élevée en moyenne à 5,2 % sur l’année 2022.
D’après l’enquête sur le coût de la vie étudiante de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), les dépenses étudiantes ont, elles aussi, augmenté de 6,47 %, représentant 428,22 euros en plus par an, soit une hausse de 35,7 euros par mois dans leur budget.
Cette hausse du coût de la vie des étudiants, Anna Guitter la remarque. Codirectrice de l’antenne angevine de l’associations étudiante COP’1, elle témoigne d’une hausse du nombre d’étudiants aux distributions alimentaires : « L’association a été créée en 2020 à Paris en plein pic des demandes lors de la crise du Covid. Nous nous sommes, par la suite, installés à Angers en mars 2022. L’association connaît de nouveau une croissance impressionnante des demandes. L’inflation bouleverse le budget des étudiants ».
150 créneaux en trois minutes
De plus en plus d’étudiants ont recours à l’aide alimentaire. Cependant, la demande devient supérieure à ce que les associations peuvent offrir.
« Avec l’inflation nous avons de plus en plus de demandes. En juin 2022, 90 étudiants étaient bénéficiaires de notre aide. Au mois de mars, ce nombre est passé à 150. Pour l’instant nous ne refusons pas de dossier, mais l’afflux est vraiment important », explique Mélina Josse, vice-présidente en charge de l’Agoraé, une épicerie solidaire pour les étudiants ouverte en septembre 2021.
Même constat pour l’association COP’1 : « Nous ouvrons nos places pour les distributions alimentaires le lundi à 18 h. En trois minutes, il n’y a plus de place. Je suis persuadée que même si on doublait nos capacités, tous les créneaux seraient complets. Il y a une réelle demande des étudiants, mais nous n’avons pas pour l’instant les moyens d’accueillir tout le monde ».
Au Secours populaire aussi, la tendance est grandissante. C’est ce qu’affirme Ludovic Cadeau, secrétaire départemental de l’association : « Les prix de l’alimentation de base explosent. Par conséquent, on voit arriver une nouvelle population que l’on ne connaissait pas ou très peu auparavant. Les étudiants, face à la crise, n’arrivent plus à joindre les deux bouts. Pour cela, nous avons mis en place une permanence dédiée aux jeunes et aux étudiants le lundi soir. Elle aujourd’hui très fréquentée ».
Par Eline Vion.