Dans le cadre des travaux du tramway, des fouilles archéologiques ont été menées pendant un mois place Molière. Les fondations d’une ancienne poissonnerie et d’un cirque-théâtre ont pu être mises à jour.
Avant de laisser la place au chantier du tramway, les archéologues de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) ont travaillé pendant près d’un mois sur la place Molière. Sans surprise, leurs travaux ont permis de mettre à jour les fondations de deux anciens bâtiments publics : une poissonnerie et un cirque-théâtre que certains angevins ont bien connu.
« On a toujours su qu’à cet endroit il y avait une poissonnerie et un cirque-théâtre. Comme le terrain était inondable, nous ne pensions pas trouver grand chose. Finalement, les fondations du cirque théâtre étaient bien visibles », explique Martin Pithon, responsable d’opération à l’Inrap.
En 1831, la poissonnerie est réalisée par l’architecte Ferdinand Lachèse. Bâtiment conséquent d’au moins trente mètres de long, il est détruit en 1866. « Nous ne savons pas pourquoi il a été détruit si rapidement. Il peut s’agir d’une faillite ou des problèmes sur le bâtiment liés aux inondations répétées », suppose Martin Pithon.
La place n’est pas restée vide longtemps. Après l’incendie du théâtre du Ralliement, un cirque-théâtre, également connu sous le nom de Théâtre national, est construit au même endroit en 1866. C’est en raison de la présence de ce théâtre que la place prendra le nom de Molière en 1893.
Le cirque-théâtre qui pouvait recevoir jusqu’à 2 000 spectateurs disposait d’une piste de 13 mètres. Il accueillait notamment des évènements de la Société des concerts populaires, des séances de cinéma et des meetings politiques avec notamment Louise Michel et Jean Jaurès. Laissé à l’abandon, il est utilisé comme bureau de poste, de vote, et même de morgue en 1944 avant d’être démoli en 1962.
Durant les recherches, les équipes de l’Inrap ont pu découvrir le système d’évacuation des eaux. Dans ces caniveaux, une trentaine de pièces de monnaie a été retrouvée.
En ce début de semaine, le site où les fouilles archéologiques ont eu lieu est rebouché afin de le rendre à la ville d’Angers. « Ces fouilles nous permettent de réaliser des documents, des plans et des photos pour mieux comprendre l’histoire de la ville. Les monnaies et objets retrouvés vont être nettoyées et conservées », ajoute Martin Pithon.