La journaliste angevine, Camille Lepage, a été tuée alors qu’elle effectuait un reportage en République centrafricaine, a annoncé mardi dans un communiqué le Président de la République.
Ce mardi soir, l’Elysée a annoncé le décès d’une photoreporter française, originaire d’Angers. A 26 ans, elle était une habituée des lieux difficiles. Camille Lepage a été tuée au Centrafrique où elle travaillant depuis plusieurs mois.
« Cela date de deux jours. Camille Lepage était en compagnie des (milices) anti-balaka pour son reportage. Ils seraient tombés dans une embuscade certainement tendue par des éléments armés qui écument la région. Elle a subi des tirs et les anti-balaka ont remonté le corps ainsi que ceux de leurs compagnons. Une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances exactes de son décès », a expliqué à l’AFP une source militaire française, qui a demandé à rester anonyme.
François Hollande a promis de mettre en oeuvre « tous les moyens nécessaires pour faire la lumière sur les circonstances de cet assassinat et retrouver les meurtriers ».
« Il ne saurait y avoir d’impunité pour ceux qui, à travers les journalistes, s’en prennent à la liberté fondamentale d’informer et d’être informé », a assuré le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius à l’AFP.
« Sa mort odieuse montre à quel point les journalistes sont exposés au danger dans leur recherche de l’information, en République centrafricaine comme sur d’autres terrains de conflit », a réagi Reporters sans frontières.
Les photographies de l’angevine Camille Lepage ont été publiées dans de grands journaux tels que le New York Times, The Guardian, Le Monde, Libération, Le Parisien ou encore Le Nouvel Observateur.
Camille Lepage, native d’Angers, s’était installée au Soudan du Sud en juillet 2012 avant de rejoindre la Centrafrique.
La Centrafrique connaît de nombreuses violences intercommunautaires, lorsque l’ex-rébellion Séléka, à majorité musulmane, a pris brièvement le pouvoir entre mars 2013 et janvier 2014 dans un pays composé à 80 % de chrétiens, multipliant les exactions.
Dites « anti-balaka », des milices chrétiennes hostiles aux Séléka et plus généralement aux musulmans, se sont formées, semant elles aussi la terreur parmi les civils.
« Ma fille était une fille exceptionnelle, elle avait la passion du photojournalisme. Elle n’avait qu’une envie, c’était de témoigner sur des populations dont on ne parlait pas et qui étaient en danger », a déclaré la mère de Camille Lepage à RTL. « C’est pour ça qu’elle avait été à Djouba, au Sud Soudan. A partir du mois de septembre, elle était partie en Centrafrique. Elle n’avait pas peur. »
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire mercredi. Elle a été confiée à l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) de la police judiciaire.
« C’est avec beaucoup d’émotion et de tristesse que j’ai appris le décès de la photojournaliste angevine Camille Lepage en République Centrafricaine », a indiqué le maire d’Angers Christophe Béchu. « A cette heure-ci, tout semble indiquer que cette jeune femme pleine d’énergie a été assassinée dans un pays en proie à une violente guerre civile. Au nom du conseil municipal et de la ville d’Angers, je m’associe à la douleur et la peine de sa famille, et lui fais part de notre soutien dans cette douloureuse épreuve », a ajouté le maire.