Âgée de 32 ans, Vanessa Cherruau vient de se lancer dans une grande aventure. La jeune femme a repris le Château de Plaisance, domaine viticole de 25 hectares situé à Rochefort-sur-Loire. Associée à un investisseur français, elle se donne 10 ans pour restructurer ce domaine certifié bio et biodynamie établit sur les grands terroirs de Coteaux du Layon Chaume 1er cru, Quarts-de- Chaume grand cru et Savennières.
La propriété qui appartient à la famille Rochais depuis 1960 est implantée en haut de la Butte de Chaume sur la commune de Rochefort-sur-Loire. Cette dernière ne trouvait pas de repreneur depuis plusieurs années avant de croiser la route de Vanessa Cherruau. Dotée de 10 ans d’expérience dans l’univers du vin en France et à l’étranger, l’Angevine a multiplié les missions (techniques, commerciales et gestion) au sein de différentes maisons : Bouvet-Ladubay, Château de la Genaiserie, champagnes Lallier.
Un coup de cœur pour un domaine voué à disparaître
« Je savais ce que je voulais : du chenin sur 12 à 20 hectares en bio, ayant du potentiel pour concevoir des secs de garde. Le modèle des installations sur micro-surfaces ne me convenait pas », explique Vanessa Cherruau.
« J’ai visité le Château de Plaisance et ce fût un véritable coup de cœur. Le domaine remplissait tous mes critères : la situation géographique, les terroirs exceptionnels, une production en bio et biodynamie. Plaisance avait un énorme potentiel qui ne demandait qu’à être développé et une âme pour laquelle j’ai chaviré », poursuit la jeune femme.
Face à l’investissement conséquent nécessaire, un cabinet de transactions d’exploitations agricoles la met en relation avec avec différents investisseurs dont un Français grand amateur de vin qui avait également eu, il y a 5 ans, un coup de cœur pour ce domaine sans avoir pu conclure l’acquisition de la propriété. Les deux futurs associés ont signé l’acte de vente le 12 septembre 2019.
Une restructuration prévue sur 10 ans
Le challenge est désormais de taille pour Vanessa Cherruau et l’investisseur. Un vaste plan d’investissement sur 10 ans est prévu afin de restructurer le vignoble, moderniser le parc matériel et rénover les bâtiments. « Notre exigence est forte. Nous souhaitons prendre le temps nécessaire pour prendre les bonnes décisions et restructurer le domaine en profondeur dans le plus grand respect de ce terroir magique ».
Le vignoble a ainsi été morcelé en 44 parcelles par identité de terroir et 33 lots ont été vinifiés en 2019. 50 000 pieds seront ensuite plantés et complantés avec du matériel végétal de grande qualité et le travail du sol sera repensé dans ce domaine où le labour était intensif.
« Progressivement, notre volonté est d’aller plus loin que la certification en biodynamie DEMETER. Nous désirons mener une démarche environnementale profonde et réelle en intégrant la biodiversité au cœur du domaine et l’agroécologie à la base de chacune des réflexions ». A terme un nouveau chai ainsi que des chambres d’hôtes haut de gamme verront le jour.
L’équipe du château de Plaisance est composée de deux anciens salariés et trois nouveaux passionnés dont Guillaume Kieffer, 32 ans, qui épaule Vanessa Cherruau à la technique.
Le chenin sec sur butte de chaume 1er cru au cœur de la gamme
Fascinée par le chenin, la vigneronne a une idée très précise de la manière dont elle aimerait le travailler : « Je souhaite créer des chenins secs de précision, aux maturités rigoureuses et aux finales salines, un véritable challenge sur les terroirs de Chaume 1er cru ou le choix de la date de récolte est critique. Quelques sublimes ceps de cabernets sauvignon plantés sur la butte de chaume (les seuls « rouge » produits sur l’AOC) viendront compléter la gamme en Anjou-Villages. Et bien sûr nous continuerons à produire des Quarts-de-Chaume quand le millésime le permettra. »
Les premières cuvées du millésime 2019 seront présentées lors de la Paulée de l’Anjou qui se tiendra à Saumur le 22 juin 2020.