L’agence de communication Light. a vu le jour en 2020 à Angers. Avec le statut de coopérative depuis le début de l’année 2023, elle a pour objectif de limiter l’impact environnemental des supports de communication.
Création de sites internet, réalisation de logos, de vidéos ou encore de flyers, le secteur de la communication n’est pas sans impact sur l’environnement. Ce constat a poussé, il y a trois ans, Vincent Drouet et Boris Butaeye à créer Light., une agence de communication pas comme les autres.
L’impact environnemental au cœur des réflexions
Après vingt ans à travailler dans la vidéo, en tant que directeur artistique, Boris Butaeye a décidé d’arrêter en 2018. « Il a pris conscience de l’impact de son activité d’un point de vue environnemental. Parfois, un temps considérable était consacré à la création d’une vidéo, qui n’était finalement diffusée qu’une seule fois », raconte son associé. Lui-même a décidé de quitter un emploi dans le secteur du bâtiment en 2018 : « Je faisais de nombreux déplacements en voiture. Lorsque j’ai eu un enfant, l’impact environnemental de mon activité n’était plus en adéquation avec ma vision de la vie. »
En 2019, par l’intermédiaire d’un ami, Vincent et Boris se rencontrent, se trouvent des points communs, et décident de se lancer dans l’entrepreneuriat. « Quand Boris m’a expliqué pourquoi il avait arrêté son activité, nous nous sommes demandés s’il n’y avait pas une possibilité de mieux faire les choses, sans se déplacer à l’autre bout du monde pour réaliser une vidéo. On a ensuite élargi notre réflexion à l’ensemble des supports utilisés dans la communication », se remémore Vincent Drouet.
Les deux associés décident de se lancer dans l’aventure en septembre 2020 en rejoignant la coopérative d’activité et d’emploi Oz. En janvier 2023, ils prennent leur envol en créant une SCOP (Société Coopérative et Participative).
Un peu plus de trois ans après la création de Light., l’agence de communication a recruté deux personnes et accompagné de nombreuses entreprises et collectivités, principalement locales, dans une communication plus responsable. « A chaque nouveau projet, nous interrogeons nos façons de faire pour limiter, en fonction du cadre donné par le client, l’impact environnemental », explique Vincent Drouet.
Vidéos et sites internet optimisés
Quand il s’agit de créer un support de communication papier, l’équipe de l’agence réfléchit notamment à limiter la consommation de l’encre. « Nous questionnons aussi notre client sur la pertinence d’avoir un support papier pour sa communication », ajoute le co-fondateur de l’agence. Pour les vidéos, l’équipe est particulièrement vigilante au poids de celle-ci. « Il n’est pas forcément nécessaire de réaliser une vidéo en 4K si elle n’est regardée que sur smartphone ou ordinateur. Nous avons décidé de filmer uniquement en HD. Il y a un travail de compression pour limiter les données, sans pour autant perdre en qualité », avance le co-responsable de l’agence.
Sur les sites internet, les images sont compressées, avec parfois une quantité revue à la baisse, les polices d’écriture sont sélectionnées attentivement, et le client est questionné sur ses besoins, toujours avec l’objectif de limiter l’impact sur l’environnement.
Vigilants face au greenwashing
« Certains nous ont dit que notre business plan n’était pas très ambitieux. C’est un choix assumé. Peut-être que si nous acceptions tous les projets, notre chiffre d’affaires se développerait encore plus rapidement. Cependant, nous voulons pouvoir dire non si un projet ne correspond pas à nos valeurs, ce qui est déjà arrivé », indique Vincent Drouet. Des choix forts qui n’ont pas empêché l’agence Light. de voir son chiffre d’affaires être presque multiplié par trois entre 2021 et 2023.
Une formation pour apprendre la communication responsable
Depuis le mois de septembre, l’agence a développé un parcours de formation à destination des entreprises et des collectivités. Les deux co-fondateurs sont notamment intervenus auprès d’une quarantaine personnes travaillant au sein du service communication de la ville d’Angers.
Par Sylvain Réault.