Dans un récent rapport, le contrôleur général des lieux de privation de liberté fait état de « conditions de détention inadmissibles » au sein de la prison d’Angers.
Le contrôleur général des lieux de privation de liberté avait déjà fait état lors de rapports publiés en 2008, 2009 et 2019 de « conditions de détention indignes dans un établissement depuis longtemps délaissé sur le plan immobilier ».
Après s’être rendu dans la prison d’Angers entre le 7 et le 10 novembre 2022 pour une visite inopinée, le contrôleur général de privation de liberté fait une nouvelle fois le constat de « conditions de détention inadmissibles, aggravées par la surpopulation carcérale ».
Construite en 1856, la prison d’Angers dispose de 224 places pour 400 détenus. « Depuis la fin de la crise sanitaire de Covid-19, le nombre des détenus hébergés augmente irrémédiablement au point d’atteindre un taux d’occupation de 186 %. Alors que 176 cellules sont doublées, huit personnes dorment sur un matelas à même le sol dans des cellules triplées », note le contrôleur dans son rapport de 49 pages.
« Des conditions d’hébergement contraires à la dignité humaine »
Le rapport précise que 350 détenus sont hébergés dans des cellules ordinaires doublées et leur espace individuel est alors de 2,27 m². Dans les cellules triplées, 24 détenus ne disposent que de 0,90 m² par personne. « 90 % des détenus sont ainsi présumés placés dans des conditions indignes au regard des jurisprudences nationales et internationales ».
Un bâtiment dégradé
Lors de leurs visites, les contrôleurs présents ont pu constater des « murs fréquemment écaillés et des sols en béton extrêmement dégradés ».
« Les locaux sont vétustes et dégradés. Les cours de promenades sont indignes, les sols en béton sont très dégradés et les équipements inexistants. Les détenus n’ont pas de douche en cellule et n’ont pas même d’eau chaude à disposition. Les fenêtres, dont les carreaux sont parfois manquants, sont positionnées à plus de deux mètres du sol ce qui empêche toute visibilité. Les cellules du rez-de-chaussée n’ont aucune luminosité. Environ un tiers des cellules ont des sols en béton brut extrêmement dégradés ».
Si quelques bons points sont notés comme « la diversité et la rapidité de l’offre de soins qui sont remarquables », le rapport rappelle à de nombreuses reprises « l’indignité des conditions de détention ».
Un nouvel établissement pénitentiaire de 850 places comprenant un centre de détention, un quartier maison d’arrêt des hommes et un autre pour femmes doit être construit à l’horizon 2028 dans la commune de Loire-Authion.