En Pays de la Loire, un ménage sur six est en précarité énergétique. Si Angers est relativement épargnée, les zones rurales du Maine-et-Loire restent vulnérables. Une situation qui risque d’être aggravée par la flambée des prix de l’énergie.

Un ménage ligérien sur six est en situation de vulnérabilité face aux factures énergétiques. – © Adobe Stock
En Pays de la Loire, plus de 276 000 ménages, soit un sur six, consacrent une part importante de leurs revenus au paiement de leurs factures énergétiques. Si la région est relativement préservée au regard du niveau national, certaines zones, notamment rurales, sont particulièrement vulnérables.
À Angers et dans son agglomération, la situation est moins critique, mais le défi de la rénovation énergétique reste entier.
Un phénomène marqué en milieu rural
D’après une étude conjointe de l’Insee et de la Direction régionale de l’environnement (Dreal), 16,8 % des ménages ligériens dépassent le seuil de vulnérabilité énergétique, défini par un effort financier supérieur à 9,2 % du revenu disponible. Cette part grimpe à près de 40 % dans certaines intercommunalités rurales, comme le Bocage mayennais et l’Ernée.
En Maine-et-Loire, le phénomène est particulièrement visible dans les territoires périphériques, notamment dans les Mauges et le Segréen, où les logements anciens et mal isolés sont plus fréquents.
Dans ces zones, le recours au chauffage au fioul, plus coûteux que l’électricité ou le gaz, aggrave la situation. Près de 45,5 % des ménages chauffés au fioul sont considérés comme vulnérables. L’ancienneté du parc immobilier joue également un rôle : 27 % des logements construits avant 1948 sont occupés par des ménages en précarité énergétique, contre seulement 2,4 % pour les constructions postérieures à 2012.
Angers Loire Métropole relativement préservée
Dans les grandes agglomérations ligériennes, la situation est moins alarmante. À Angers Loire Métropole, 10,7 % des ménages sont en situation de vulnérabilité énergétique, un chiffre inférieur à la moyenne régionale. « La densité urbaine, un accès plus large au chauffage collectif et une rénovation progressive du parc locatif expliquent en partie cette tendance », indique l’Insee.
De fait, les locataires sont relativement mieux protégés que les propriétaires occupants : seuls 29,3 % des ménages sous le seuil de pauvreté vivant en logement social sont en situation de vulnérabilité énergétique, contre 54 % pour l’ensemble des logements.
Un risque accru avec la hausse des prix de l’énergie
L’étude pointe toutefois un facteur d’aggravation : la flambée des prix de l’énergie observée depuis 2021. En intégrant cette hausse, la part de ménages vulnérables en Pays de la Loire passerait de 16,8 % à 28,9 %, dépassant ainsi la moyenne nationale.
Les perspectives restent incertaines. Si des dispositifs comme le chèque énergie – dont ont bénéficié près de 280 000 ménages ligériens en 2021 – permettent d’atténuer le choc, ils ne règlent pas la question de la rénovation des logements les plus énergivores. L’Anjou est directement concerné : en Maine-et-Loire, de nombreux logements anciens nécessitent des travaux d’isolation, mais le coût des rénovations reste un frein pour les ménages les plus modestes.
Face à cette situation, les pouvoirs publics encouragent la rénovation énergétique du bâti. Selon l’Insee, « une amélioration ciblée des logements les plus énergivores pourrait permettre à 48 000 ménages de sortir de la précarité énergétique » en Pays de la Loire. Un plan global, incluant la modernisation des logements classés E, F et G, réduirait cette vulnérabilité de moitié.
Suivez toute l’actualité d’Angers sur la chaîne WhatsApp d’Angers Villactu.