L’installation d’une centaine de caméras de surveillance et l’entrée de la ville dans la gestion de Terra Botanica ont provoqué des débats animés entre la majorité et la minorité lundi soir au conseil municipal.
De très nombreux angevins étaient venus assister au dernier conseil municipal de l’année ce lundi soir. Il faut dire que les premiers sujets abordés avaient déjà fait parler d’eux les semaines précédentes.
Le projet d’installation de cent caméras de surveillance à travers la ville a ouvert le bal. Avant le début du conseil municipal, une vingtaine de manifestants s’étaient réunis devant la mairie afin de protester contre ce projet.
Rappelant que l’installation de caméras faisait partie du programme de campagne, Jeanne Robinson-Behre, adjointe à la sécurité et à la tranquillité publique, a défendu ces installations. « Les caméras ne sont pas l’alpha et l’omega d’une politique de sécurité, c’est pour cette raison que cette mesure est couplée avec une évolution de la présence de la police municipale plusieurs nuits par semaine pour veiller à la tranquillité des angevins ». Dès le mois de janvier, la police municipale patrouillera la nuit, de 19 heures à 4 heures du matin, du mercredi au samedi.
Les premières critiques de la minorité sont venues d’Estelle Lemoine-Maulny. « Il faudra ajouter à la somme des installations de caméras, un centre de supervision dont nous pouvons estimer le coût de fonctionnement à 450 000 euros par an ». Un chiffre contesté par la suite par le maire d’Angers. « Vous inventez des chiffres. Nous n’avons pas prévu de partir sur un centre de surveillance qui fonctionnera 24 heures sur 24. »
Chadia Arab a ensuite voulu rappeler que la ville d’Angers avait été classée première ville de France où il fait bon vivre et deuxième en matière de sécurité. Selon l’élue de la minorité, « le dispositif présenté est disproportionné par rapport au niveau de délinquance avéré dans la ville. Il faut différencier l’insécurité réelle et le sentiment d’insécurité afin de ne pas tomber dans le piège du tout sécuritaire. »
La majorité a tenu à indiquer que des centaines de caméras étaient déjà en service au sein de la ville d’Angers, à la gare, sur la passerelle entre Belle-Beille et le Lac de Maine, rue de la Roë et principalement dans les rames du tramway et dans les bus.
La délibération a été adoptée. Toutefois, les emplacements des caméras ne sont pour le moment pas définis et leur installation n’est pas prévue avant la fin de l’année 2015.
Terra Botanica, un parc qui divise
Le second sujet sensible abordé à l’occasion de ce conseil municipal fut celui de Terra Botanica. La ville d’Angers et le Conseil général de Maine-et-Loire souhaitant créer un Groupement d’intérêt public (Gip) dont les parts seront presque égales (52-48).
Par la voix de Gilles Mahé, élu EELV, la minorité a fortement attaqué ce projet.
« Nous y voilà ! La question du sauvetage de l’opération Terra Botanica arrive à l’ordre de notre conseil municipal. Votre majorité demande à l’ensemble des contribuables angevins de sauver un parc largement déficitaire et ce depuis plusieurs années. »
Gilles Mahé a ensuite adressé un message plus personnel à Christophe Béchu, précédemment Président du Conseil général de Maine-et-Loire.
« La gestion de ce parc, c’est votre boulet, votre héritage. Les angevins ont appris que la réalité des chiffres de fréquentation avait été dissimulée, que la mauvaise santé financière avait été minimisée. Vous qui, sans cesse, en guise de réponse à nos interventions, vous contentez de clamer que c’était dans votre programme et que les Angevins avaient tranché… bizarrement, la participation au sauvetage de Terra Botanica ne faisait pas partie de vos promesses ! »
Après que Emmanuel Capus et Roselyne Bienvenu aient répondu tour à tour à Gilles Mahé, le maire d’Angers, visiblement agacé, est ensuite intervenu.
« Héritage ? Factures ? Quelle est la situation depuis quelques mois que l’on évoque ici-même ? C’est de multiplier les sujets sur lesquels le niveau d’information des angevins était tronqué dans la présentation ».
« Les 150 millions d’emprunts toxiques, personne n’en a parlé durant la campagne des municipales, Biopole qui va couter plusieurs millions, le demi-million pour le village vacances de Lamoura, les Accroche-cœurs qui n’avaient pas été budgétés, les 2 millions qu’ils manquaient pour payer les factures de chauffage des salles et bâtiments municipaux, les études de centre des congrès abandonnés, le million d’euros manquant pour payer les salaires, les 1,5 millions pour le fonctionnement d’AquaVita, le 1,4 million pour l’ex-usine Technicolor. Vous souhaitez vraiment que cela soit le sujet du jour ? Vous auriez gagné à éviter de vous placer sur ce terrain. »
Pour la ville d’Angers, la création du GIP, finalement voté, permettra de récupérer 10 hectares de terrain à proximité de Terra Botanica qui pourront être utilisés pour la création d’une activité économique ou la réalisation de logements.