L’association Le Refuge a inauguré ce matin à Angers son premier centre d’accueil et d’hébergement des Pays de la Loire. L’association qui vient en aide aux jeunes victimes d’homophobie et de transphobie hébergera 30 réfugiés protégés victimes de violences homophobes ou transphobes dans leur pays d’ici la fin de l’année.
Le premier centre d’accueil de la région ouvre à Angers
Elus, responsables et bénévoles de l’association étaient nombreux ce samedi 28 septembre dans le quartier Montaigne pour inaugurer les locaux de la 19e délégation de l’association Le Refuge. Reconnue d’utilité publique et fondée par Nicolas Noguier en 2013, l’association vient en aide aux jeunes âgés de 18 à 25 ans victimes d’homophobie ou de transphobie.
« En 2019, de nombreux adolescents se retrouvent encore à la rue pour la seule faute d’aimer », a tenu à rappeler Nicolas Noguier lors de son discours d’inauguration.
Dans ses nouveaux locaux, Le Refuge pourra accueillir les jeunes à travers des permanences proposées par la quarantaine de bénévoles angevins.
« Nous organiserons des ateliers et accompagneront les jeunes dans leur réintégration professionnelle et sociale. Les personnes qui ne pourront pas accéder au local auront la possibilité de contacter la ligne d’urgence qui est accessible 24h/24 et 7j/7 », explique Jérémy Duchêne, délégué départemental du Refuge Maine-et-Loire.
Par ailleurs, deux appartements seront disponibles pour héberger six à huit jeunes en grande difficulté.
« Depuis la création de la délégation des Pays de la Loire début 2017, l’association a fédéré une équipe de 90 bénévoles. 55 jeunes de la région, victimes d’homophobie ou de transphobie familiale, ont appelé la ligne d’urgence pour solliciter une aide contre 3 en 2016. Huit jeunes ont contacté le Refuge à Angers par téléphone depuis le début de l’année », indique Richard Renault, délégué régional du Refuge Pays de la Loire.
Valérie Trierweiler est la marraine du Refuge Pays de la Loire. La journaliste d’origine angevine et ancienne Première dame n’a pas hésité longtemps avant d’accepter ce rôle : « J’étais déjà proche du Refuge au niveau national en participant à plusieurs actions. Lorsque Nicolas Noguier que je connais bien m’a demandé d’être la marraine, j’ai trouvé que ça avait vraiment un sens en tant qu’angevine et proche de l’association ».
Un dispositif d’hébergement pour jeunes LGBT réfugiés
Le Refuge s’est vu confier par le ministère de l’Intérieur l’expérimentation d’un dispositif d’hébergement et d’accompagnement de jeunes réfugiés protégés victimes de violences homophobes ou transphobes dans leur pays. A partir du 1er octobre, l’association ouvrira à Angers 30 places réservées à des jeunes de moins 30 ans réparties dans six appartements. Une première en France.
« Notre objectif sera de les accompagner pour leur permettre de trouver une formation, capitaliser sur les compétences qu’ils ont acquis dans leur pays d’origine mais également faire un important travail psychologique pour les aider à surmonter leurs traumatismes », explique Anne Meaux, Cheffe de service du dispositif.
Pour faire fonctionner ce dispositif inédit, Le Refuge a recruté deux salariés à temps plein dans l’action sociale et créer un poste de secrétaire comptable. Un local sera mis à disposition pour ces jeunes à côté du Jardin des Plantes.
« Pour garantir l’intégration des jeunes réfugiés, nous devons leur proposer un lieu et un accompagnement spécifiques, témoigne Richard Renaul. D’une part parce que nous les accompagnons plus longtemps que les autres jeunes (de 6 mois minimum à plus d’un an, contre trois mois minimum), d’autre part parce que nous ne pouvons pas les héberger en chambre d’hôtel comme nous le faisons ponctuellement lorsque nos places en appartements ne suffisent pas à la demande. »
Les demandeurs d’asile représentent environ 30 % du public hébergé et accompagné par le Refuge.
« À ce jour, en France, il n’existe aucun hébergement spécifique pour réfugiés de moins de 30 ans et encore moins pour des jeunes venant chercher une protection suite à des persécutions et à des menaces de mort pour homophobie ou transphobie. Angers est une ville accueillante et sera un havre de paix pour tous ces jeunes », espère Nicolas Noguier.
A la recherche d’appartements
Pour accompagner d’ici la fin de cette année la trentaine de jeunes, l’association est toujours à la recherche de six logements à louer sur Angers.
« On recherche activement des logements pour les semaines à venir. Pour les propriétaires, louer à notre association est source de nombreuses garanties. L’idéal est de pouvoir disposer de logements qui permettent de faire de la colocation et pas trop loin du centre-ville », informe Anne Meaux.
En savoir plus sur www.le-refuge.org