A moins d’un an des élections municipales, l’interview donnée lundi par le Président du comité d’Angers de l’UMP, Emmanuel Capus, a déclenché de nombreuses réactions au sein de la majorité.
Ce lundi, Emmanuel Capus, qui soutient la candidature de Christophe Béchu pour les prochaines élections municipales a donné une interview au Courrier de l’ouest.
« Personnellement, je pense que Christophe Béchu est le meilleur pour mener un projet de rassemblement pour Angers », a-t-il indiqué.
A la question pour savoir si une approche avait été tentée auprès de Jean-Luc Rotureau, l’actuel élu de la minorité municipale angevine affirment que non.
« La façon dont Jean-Luc Rotureau a été traité depuis l’accession de Frédéric Béatse est scandaleuse. On lui refuse des primaires citoyennes alors que c’était la panacée pour la présidentielle ». Une alliance avec Jean-Luc Rotureau ? « Ça me paraît être de la vraie politique-fiction. Personnellement ça me surprendrait. La vérité c’est qu’un maire est élu parce qu’il a une assise large et qu’il rassemble des élus de tous bords ».
Le Président du comité angevin de l’UMP a présenté les trois axes du projet UMP. Rappelant que la priorité était le développement économique, Emmanuel Capus estime qu’il faut « changer de braquet » : « Il faut arrêter de faire des coups comme celui de racheter 1,2 million d’euros le matériel de Technicolor, qui était estimé à 450 000 euros, alors qu’il n’y a encore aucun projet ».
Les deux autres axes du projet concernent la proximité et la fiscalité.
« La proximité en revenant aux fondamentaux. S’attaquer à la vétusté de la voirie et à la propreté des rues. Mais aussi en développant la vidéo-protection pour la sécurité des angevins. Enfin, sur la fiscalité, il n’y a plus de bonne gestion comme il y en avait en 2088. On est passé de zéro euros d’endettement à 210 euros par habitant pour la Ville et 1 395 euros par habitant pour l’agglomération », a confié Emmanuel Capus au Courrier de l’ouest.
L’UMP souhaite faire une demi-ligne de tramway, mais « pas avant 2020 » et indique que le projet de Centre des Congrès sur les berges de Maine sera abandonné, car jugé trop coûteux.
Rapidement, cette interview a déclenché la réaction sur Twitter de Gino Tombini, conseiller municipal de la majorité : « Capus voudrait développer la « vidéo-protection » à Angers. Franchement la douceur angevine ne mérite pas ça. #argumentUMP ». Un échange a ensuite eu lieu sur le célèbre réseau social avec Caroline Fel, conseillère municipale et membre du comité UMP d’Angers.
Quelques heures plus tard, la section d’Angers du Parti socialiste (PS) a réagi par un communiqué :
« La lecture de l’interview d’Emmanuel Capus et de ses bons conseils pour assoir la candidature prochaine de son mentor et camarade de classe Christophe Béchu, laisse pantois. Il parle d’incompétence ? Mais il s’embrouille lui-même dans les chiffres en parlant de 9 millions d’euros consacrés cette année à Angers Rives Nouvelles alors qu’il a voté en conseil un mandat d’études à 1,6 millions d’euros. Il parle de la fiscalité ? Mais son candidat augmente les impôts du Conseil Général chaque année, et encore récemment de 1% supplémentaire ». La secrétaire de la section PS, Silvia Camara-Tombini a qualifié Emmanuel Capus de « gesticulateur » l’accusant de « mauvaise foi« .
« Cette réaction démontre un état de fébrilité inquiétant, à près d’un an des élections municipales », a indiqué Caroline Fel, dans un communiqué.
« Cette fébrilité ne saurait pour autant justifier les attaques personnelles que Mme Camara-Tombini se permet envers Emmanuel Capus. Ne pas partager les mêmes opinions n’autorise en rien à s’attaquer aux individus, encore moins à juger de leur bonne foi ».
« Sur le fond du débat, justement, il est utile de redire que la dette de la seule agglomération angevine est bien supérieure à celle du département : 1395 euros de dette par habitant pour l’agglo, contre seulement 535 euros par habitant pour le Conseil Général. Angers a également la 2ème taxe foncière la plus élevée de France alors que le Conseil général est le 53ème département de France en la matière… A trop se précipiter, le risque est grand de se prendre les pieds dans le tapis », a affirmé Caroline Fel.