Très forte mobilisation à Angers pour la Fête du travail

Près de deux semaines après la promulgation de la loi sur la réforme des retraites, les syndicats espéraient une mobilisation « historique » pour la Fête du travail. A Angers, ils étaient entre 12 000 (syndicats) et 8 200 (police) à manifester dans les rues du centre-ville.

Ce lundi 1er mai, des millions de Français étaient attendus dans les rues de nombreuses villes. Deux semaines après la promulgation de la loi, la réforme des retraites était sur toutes les lèvres. Après bientôt quatre mois de mobilisation contre cette réforme, entre 12 000 (syndicats) et 8 200 (police) personnes ont manifesté à Angers, battant le dernier record de 2009 pour une mobilisation un 1er mai.

Dans la préfecture de Maine-et-Loire, le rendez-vous était donné à 10 h 30 place Leclerc. « Avec cette unité syndicale, c’est un signe que la réforme des retraites mobilise toujours. Nous sommes face à un gouvernement qui ignore le souhait de la majorité de la population », estime Xavier Dupeyroux, secrétaire départemental de la CGT.

Pour Antoine Lelarge, secrétaire départemental de la CFDT, « la détermination reste intacte. Cette réforme est injuste et brutale. Elle va s’appliquer rapidement et certains ressentent déjà les effets. »

Les manifestants n’étaient pas présents uniquement pour dénoncer cette réforme : « Nous sommes là pour les salaires avec cette inflation qui augmente de mois en mois. Le gouvernement ne fait aucun effort pour le Smic », poursuit Xavier Dupeyroux.

Parmi les personnes présentes dans le cortège, Aude et Laurent, respectivement en formation et responsable commercial, manifestaient aujourd’hui pour la première fois. « Je n’en peux plus. Depuis que Macron est au pouvoir, j’ai un sentiment de haine qui grandit que je n’avais pas avant. Aujourd’hui, nous sommes là pour un ras-le-bol général », déplore Aude. Son compagnon estime « qu’il n’y a pas de débats et des privations de liberté ».

Une manifestation sous haute tension

Le cortège de la manifestation angevine, s’est, comme lors des précédentes mobilisations contre la réforme des retraites, scindé en deux parties. Le cortège syndical qui a défilé dans le calme sur le parcours habituel, et une partie des manifestants, souvent vêtus de noir, qui s’en sont rapidement pris à des agences bancaires, immobilières et au bâtiment de la CCI, boulevard du Roi René.

Les premières tensions avec les forces de l’ordre sont intervenues lorsqu’une partie du cortège a voulu quitter le parcours déclaré en préfecture afin de rejoindre le centre-ville depuis l’esplanade Cœur de Maine. Les forces de l’ordre ont procédé à de nombreux tirs de gaz lacrymogènes.

Si le cortège syndical a rejoint le parc Saint-Serge, derrière la patinoire, pour un pique-nique, de nombreux manifestants ont décidé de poursuivre leur déambulation jusqu’à la place Leclerc. Des affrontements entre certains manifestants et les forces de l’ordre se sont produits place Mendès-France. Sur le parcours, de nombreuses vitrines ont été dégradées ainsi que du mobilier urbain.

Une policière blessée

« A Angers, dès le milieu du parcours, plusieurs centaines d’individus masqués ont conduit des dégradations et des actions violentes. Quittant le défilé, une partie d’entre eux a visé les forces de police par des jets de projectiles (bouteilles, pierres…) et d’engins incendiaires (cocktail molotov, mortiers d’artifices). Les portes vitrées de l’Hôtel de ville d’Angers ont été dégradées à coups de barre de fer et plusieurs locaux commerciaux ont été vandalisés. Une nouvelle fois, ces délinquants s’en sont également pris au mobilier urbain (abribus détruits, panneaux d’affichage dégradés, tags…) et allumés des incendies. Plusieurs individus ont été interpellés par les forces de l’ordre », déplore le préfet de Maine-et-Loire dans un communiqué.

Le préfet indique « adresser sa sympathie et ses vœux de rétablissement rapide à la policière nationale blessée par un projectile lancé par un voyou ». Il regrette par ailleurs « que de très nombreux manifestants n’aient pas suivi le cortège officiel prévu jusqu’au parc Saint-Serge et aient préféré remonter le Boulevard Ayrault, suivant des casseurs pourtant repérables et rendant difficile l’intervention des forces de l’ordre ».