Dans une longue publication sur le réseau social Facebook, le directeur du théâtre Le Quai depuis septembre 2019, évoque cette période difficile pour la culture et annonce son intention de proposer un théâtre « corona-compatible ».
Nommé à la tête du Quai depuis la rentrée 2019, le comédien et metteur en scène Thomas Jolly décrit sur sa page Facebook son nouveau rôle de « nouveau directeur d’un théâtre… fermé parce que « pas essentiel à la nation » ».
« Confiné chez moi, à Angers, avec cette drôle de sensation de « ne servir à rien », je tourne comme un lion en cage, n’ayant su proposer (presque par désespoir) qu’un peu de culture partagée entre vivant.e.s en interprétant un extrait de Roméo et Juliette sur mon balcon pour mes voisin.e.s. », partage-t-il.
La première partie de la saison 20/21 du Quai sera « corona-compatible »
Thomas Jolly l’annonce : « la première partie de la saison 20/21 du Quai sera « corona-compatible ».
« Nous étudions avec les deux metteuses en scène concernées et leurs équipes le report au printemps des deux créations prévues initialement au Quai à l’automne, leur permettant de créer dans les meilleures conditions de répétitions et d’accueil. Mais je ne peux me résoudre à ce que Le Quai ne fasse aucune proposition culturelle vivante d’ici la rentrée et puisque, comme beaucoup d’angevin.e.s, je ne partirai pas en vacances, je souhaite ouvrir la saison dès l’été », explique le metteur en scène.
Dès que le théâtre pourra accueillir du public dans des conditions sanitaires garanties, Thomas Jolly prévoit de proposer une création qu’il mettra en scène. « Elle n’était pas prévue. On créera avec ce qu’on trouvera dans les stocks de décors et de costumes. Pour passer entre les mailles de ce filet, il nous faut certainement être humbles : ajourner les gros Henry VI et autres démesures spectaculaires sans ajourner, évidement l’excellence et l’exigence artistique. »
« En plus de ces spectacles et de cette création, Le Quai passe commande à plusieurs artistes pour inventer à partir de l’été – et le temps qu’il faudra – des créations « corona-compatibles », jouées dedans ou dehors, pour un très petit nombre de personnes… Ces spectacles sont aussi pensés pour un élargissement progressif (et espéré !) de la jauge au fil des semaines », détaille Thomas Jolly.
Les propositions culturelles seront ainsi différentes dans les semaines à venir. Il imagine « jouer sous les fenêtres des EHPAD, dans les cours des immeubles de tous les quartiers, sur les balcons de toute une rue, à chaque carrefour du centre-ville, mais aussi les places des villages, les préaux des écoles, les étendues vertes des campus universitaires… »