Au nord de la ville, sur le plateau des Capucins, la ville d’Angers a lancé un appel à projets pour imaginer de nouvelles formes d’habitat, dans le quartier des Bretonnières. Quatre projets sont en cours de commercialisation.
Plusieurs années après les premiers aménagements du plateau des Capucins, au nord d’Angers, le quartier des Bretonnières fait partie des derniers à urbaniser. Dans ce secteur, la Ville qui souhaitait voir émerger des projets novateurs a lancé il y a quelques mois un appel à projets. Après une phase de sélection, la commercialisation vient de débuter pour quatre programmes.
« Il faut trouver un autre modèle d’urbanisation »
« Nous sommes aujourd’hui confrontés à un défi considérable en matière d’aménagement, de construction de l’habitat et de l’évolution des villes. Notre volonté est de mettre un terme à l’étalement urbain. En conséquence, il nous faut trouver un autre modèle d’urbanisation. Pour autant, le besoin de logements continue d’augmenter. Au début, sur le plateau des Capucins, il y a eu une forte densité créant un rejet de la part des habitants. Nous avons revu le développement de la ZAC des Capucins prenant mieux en compte le paysage. Avec les Bretonnières, nous voulons aller plus loin. Sur six hectares, nous souhaitons imaginer la ville de demain, à la fois plus dense, tout en privilégiant de l’habitat à taille humaine », explique Roch Brancour, adjoint à l’urbanisme, à l’aménagement du territoire et au logement.
Initialement, six lauréats avaient été retenus par la ville d’Angers pour aménager ce nouveau quartier. « Deux ont jeté l’éponge en raison d’un contexte très difficile pour le marché de l’immobilier. Une nouvelle consultation va être relancée afin que les deux projets soient repris », précise Roch Brancour.
La part belle aux matériaux biosourcés
L’ensemble des six lots représentera à terme 316 logements, dont 130 maisons individuelles et 213 logements collectifs, avec 25 % de logements à prix « abordables ». « Sur le plateau des Capucins, nous avons comme objectif de construire 60 logements par hectare. Ce sont les mêmes proportions que dans le centre historique d’Angers. L’ambition est forte, car nous devons proposer une diversité de formes urbaines », ajoute Johanne Guichard, urbaniste-architecte en charge de cette ZAC.
Les quatre projets qui entrent dans une phase commercialisation ont le plus souvent une ossature bois et font la part belle aux matériaux biosourcés, avec également une attention particulière portée au réemploi de matériaux dans la construction.
« L’idée est de partager les espaces et de réduire l’emprise au sol du stationnement. Un parking silo de 160 places sera créé au centre du quartier. Si demain, il n’y a plus besoin du parking, il pourra être démoli et le terrain aura un autre usage », note Johanne Guichard.
Sur l’îlot A, le promoteur Quartus Résidentiel propose le programme Conversations. Il comprend 65 logements, avec 44 collectifs et 21 individuels du T2 au T5, dont 16 en accession abordable. Les murs seront en ossature bois et les planchers et socles en béton. Pour l’isolation, il s’agira d’un mixe entre la paille et la terre crue. « Le programme comprend des formes urbaines différentes, avec des espaces de rencontres végétalisés », explique Sylvain Breton, directeur développement chez Quartus Résidentiel.
La commercialisation du programme a d’ores et déjà débuté avec dix logements vendus. Les prix des biens classé comme « logement abordable sous conditions de revenus » varient pour les collectifs de 135 000 à 249 000 euros pour un T4. Quant aux maisons, les prix vont de 300 000 à 330 000 euros. En ce qui concerne les logements au prix du marché, il faudra débourser entre 205 000 et 367 000 euros.
A proximité, sur l’îlot B, le promoteur ICEO et la Soclova vont construire 85 logements dont 26 maisons et 59 appartements au sein du programme L’échappée. Ici aussi l’ossature sera en bois, avec une partie des logements en terre crue et des isolants biosourcés. « Nous avons beaucoup travaillé sur le réemploi de matériaux avec la Soclova. Nous récupérons des produits qui auraient été jetés afin de les réutiliser », explique Éric Gérard, directeur général d’ICEO.
« Certains logements ont été pensés avec les futurs habitants à l’occasion d’ateliers. Ils ont décidé de mettre en commun certaines pièces comme une buanderie ou une salle commune pour éviter une pièce supplémentaire dans leur maison », indique Éric Gérard.
La commercialisation de l’habitat participatif est en cours. Pour le reste du programme, il faudra patienter début 2024.
Le promoteur ETPO Immobilier, avec son programme Les Passerelles, va construire sur l’îlot C 37 logements répartis en deux bâtiments collectifs et sept maisons. Là aussi, l’ossature sera en bois et les isolants biosourcés. « Nous avons fait la part belle au vélo avec des passerelles pour accéder à chaque appartement. Les entrées seront aménagées comme un garage de maison individuelle offrant la possibilité de mettre son vélo », souligne l’architecte du projet.
Côté prix, les logements à prix libres, allant du T2 au T5, seront à vendre entre 199 000 et 390 000 euros TTC.
Sur l’îlot D, le programme La Pinède, porté par le groupe ID&A, se compose de 26 logements collectifs intermédiaires individualisés et de 12 maisons individuelles. Ces logements se répartissent en logements locatifs intermédiaires et en logements en accession à la propriété abordable commercialisés par l’intermédiaire de Pohdeliha. Une chaufferie collective biomasse bois permettra de chauffer les logements collectifs et des poêles à bois chaufferont les maisons. Les façades seront en bois et les isolants biosourcés.
Pour les quatre programmes, les travaux débuteront en 2024, pour des livraisons au second semestre 2025.
Par Sylvain Réault.