Simplante, une start-up angevine qui réinvente l’étiquetage végétal
Economie

Simplante, une start-up angevine qui réinvente l’étiquetage végétal

À Angers, la start-up Simplante souhaite révolutionner l’horticulture avec des étiquettes biodégradables enrichies en engrais, alliant innovation et écologie pour réduire les déchets plastiques.

Tiphaine Morillon s’est implantée dans les locaux de WeForge pour mener à bien son projet. – © Angers.Villactu.fr

Réduire les déchets plastiques dans le secteur horticole tout en facilitant la transition écologique, tel est l’objectif de Simplante, une start-up portée par Tiphaine Morillon.

Avec ses étiquettes biodégradables et compostables, l’entreprise angevine propose une alternative au plastique dans un secteur où l’enjeu environnemental devient de plus en plus prégnant.

Une prise de conscience et un projet entrepreneurial

L’idée germe en 2023, lors d’un stage de fin d’études en ingénierie horticole à l’Institut Agro Rennes-Angers.

« Dans le secteur horticole, il y a un double problème. D’une part, les étiquettes en plastique génèrent d’importantes quantités de déchets, et d’autre part, nombre de jardiniers amateurs peinent à entretenir leurs plantes, souvent par manque d’engrais adapté », explique Tiphaine Morillon.

Forte de ce constat, la jeune entrepreneuse décide de concevoir une étiquette biodégradable et compostable, pouvant également contenir une dose d’engrais raisonnée. « L’horticulture durable est plus qu’une simple pratique, c’est un engagement envers notre planète et les générations futures », explique-t-elle.

Une innovation récompensée

Le projet Simplante n’a pas tardé à se faire remarquer. Lauréate du concours Végépolys Valley, puis du concours Agreen Start-up organisé lors du salon Sival, Tiphaine Morillon a obtenu plusieurs soutiens financiers et un accompagnement stratégique pour développer son concept.

« D’une certaine manière, ces récompenses témoignent de l’intérêt grandissant des professionnels du secteur pour des alternatives plus respectueuses de l’environnement », poursuit Tiphaine Morillon. Chaque année, près de 500 millions d’étiquettes horticoles sont utilisées par les producteurs de plantes, majoritairement en plastique.

Un défi économique et écologique

Actuellement en phase de finalisation, les produits de Simplante se déclinent en deux versions : « Il y a d’abord une étiquette biodégradable enrichie en engrais, destinée aux jardiniers amateurs souhaitant optimiser la croissance de leurs plantes. Il y a également une version sans engrais, pensée pour les horticulteurs et grossistes qui souhaitent réduire leur empreinte plastique sans modifier leur processus de culture », indique Tiphaine Morillon.

Fabriquées à partir de biodéchets et imprimées avec des encres végétales, ces étiquettes sont conçues pour résister aux intempéries tout en offrant une alternative écoresponsable aux étiquetages classiques.

Si l’innovation séduit, le passage à une production à grande échelle reste un défi. Le plastique demeure une option économiquement avantageuse pour les producteurs, avec un coût estimé à 1€ le kilo : « Il faut réussir à proposer une alternative compétitive, qui ne fragilise pas économiquement les professionnels du secteur », souligne-t-elle.

Malgré cet obstacle, l’entrepreneuse reste optimiste : « Trois clients se sont déjà montrés intéressés par les produits et d’autres marques d’intérêt émergent, notamment pour des rouleaux d’étiquettes vierges destinés aux professionnels ». À terme, Simplante ambitionne de diversifier son offre en développant d’autres solutions écoresponsables pour la filière horticole.

Une dynamique entrepreneuriale soutenue

Lancée officiellement en juin, l’entreprise bénéficiera d’un site de production en Pays de la Loire. En parallèle, Simplante s’appuie sur un solide réseau d’accompagnement, comme Angers Technopole et le programme Pépite, qui soutient les jeunes entrepreneurs.

En attendant la commercialisation, Tiphaine Morillon mise sur la sensibilisation. Via les réseaux sociaux, elle partage conseils de jardinage et bonnes pratiques environnementales afin d’éduquer consommateurs et professionnels à une horticulture plus responsable. « L’avenir du végétal passe par des choix plus durables », rappelle-t-elle.

Par Eline Vion.

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