« Vendredi 20 mars a eu lieu la 1ère rencontre entre la direction Générale et les organisations syndicales du CHU d’Angers sur le sujet de la gestion du coronavirus dans l’établissement », indique Force Ouvrière, syndicat majoritaire au CHU d’Angers.
Le CHU se prépare à une augmentation du nombre de patients « covid » dans les jours à venir. De très nombreuses déprogrammations de consultations et d’opérations chirurgicales non-urgentes ont eu lieu pour libérer des lits. La capacité de la réanimation a été doublée.
« Un manque de masques remonte de très nombreux services. La direction reconnait une pénurie et tente de gérer les livraisons au compte-goutte de l’ARS. Ainsi, le 18 mars, une note interne fait état d’une « procédure dégradée », « de stratégie d’économie globale de ce matériel ». Elle restreint le port du masque aux seuls agents en contact direct avec des patients avérés « COVID ». Dans le même temps on apprend que le dépistage ne sera plus systématique. Dans ces conditions comment savoir quel patient est porteur du virus ? La grande majorité des hospitaliers est exclue d’une protection systématique. C’est incompréhensible », s’inquiète le syndicat.
« Une autre note de la direction explique que «seuls les personnels présentant des symptômes infectieux marqués se verront proposer un test diagnostic et un arrêt de travail » (…) « les personnels présentant des signes d’infection légers peuvent venir travailler en portant une attention particulière au respect des mesures de précaution ». Des critères sont définis pour être dépistés… Là encore c’est incompréhensible. »
« Enfin le Haut Conseil de la Santé Publique a défini, dès le début du mois de mars, une liste de 11 situations (femmes enceintes…) ou pathologies (Diabète, AVC, asthme, …) qui exposent au risque d’infection au COVID-19. Les agents qui entrent dans cette liste pouvaient, jusque-là, bénéficier d’une Autorisation Spéciale d’Absence pour les protéger. Ce jour, la direction annonce que cela ne sera plus systématique. Elle s’appuie sur une note du ministère qui laisse l’arbitrage aux établissements qui pourront définir qui doit être protégé et qui peut être exposé ! Les hospitaliers en 1ère ligne ne seraient donc plus traités comme tous les autres salariés ? Un hospitalier ayant un terrain à risque début mars ne serait plus à risque fin Mars ? Incompréhensible ! », rapporte Force Ouvrière.
« Où sont les millions de masques promis par le chef de l’état ? Seulement 170 000 sont livrés aujourd’hui et ils sont à répartir sur l’ensemble du département. Les pouvoirs publics doivent réquisitionner toutes les entreprises qui peuvent produire des masques et du SHA. Où sont les tests de dépistage pour les hospitaliers que l’on salue tous les soirs à 20h depuis les balcons ? Leurs vies valent-elles moins que celles des députes, ministres qui eux ont droit au dépistage ? »