Réforme des retraites : A Angers, la mobilisation diminue, mais les tensions perdurent
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Réforme des retraites : A Angers, la mobilisation diminue, mais les tensions perdurent

La dixième journée de grèves et de manifestations contre la réforme des retraites a été marquée à Angers par une baisse de la mobilisation et des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.

Cortège voies sur berges - Manif retraites

Les syndicats ont compté 9 000 manifestants – © Angers.Villactu.fr

Le rendez-vous était donné à 14 heures, place Leclerc à Angers. Les opposants à la réforme des retraites se retrouvaient quelques jours seulement après la neuvième journée de mobilisation qui avait vu 16 000 personnes selon les syndicats défiler dans les rues d’Angers. Une journée qui avait également été marquée par de violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.

Tête de cortège agriculteurs - Manif retraites

La Confédération paysanne du Maine-et-Loire a pris la tête du cortège – © Angers.Villactu.fr

Ce mardi 28 mars à Angers, ils étaient 9 000 selon les syndicats et 5 000 selon la police a réaffirmer leur opposition à la réforme des retraites voulue par le gouvernement. « Il n’y a pas de baisse de la détermination chez les militants. Il y a toujours ce ras-le-bol de ne pas être écouté, donc on maintient cette pression. Nous livrons des arguments autour du référendum d’initiatives partagées et en faisant des propositions d’ouvertures pour revenir à la table tous ensemble et trouver un compromis et une issue collective. De toute manière l’opinion publique est de notre côté », expliquait en début de manifestation Antoine Lelarge, secrétaire départemental de la CFDT.

Un sentiment partagé par Catherine Rochard, secrétaire départementale de Force Ouvrière : « Nous sommes très déterminés. Nous avons le soutien de la population plein et entier. Les syndicats ne sont pas responsables des débordements. Le premier responsable des violences est le gouvernement, qui, de par son arrogance, son mépris et son déni de démocratie, qu’il exerce en n’écoutant pas la population, engendre des débordements comme ceux de la semaine dernière. Il faut que le gouvernement entende la colère qui s’exprime. »

Policiers rue d'Alsace - Manif retraites

Un important dispositif policier était déployé pour encadrer la manifestation – © Angers.Villactu.fr

Dans les rangs de la manifestation, tous les âges étaient une nouvelle fois représentés. Les jeunes étaient nombreux en tête de cortège à mettre l’ambiance. Sur de nombreuses pancartes et dans les slogans, le président Emmanuel Macron était désormais la cible de toutes les critiques.

Une fin de manifestation sous tension

Pour éviter de connaître les mêmes débordements que jeudi dernier et pour empêcher les manifestants de perturber le congrès national de la FNSEA qui se déroulait au Centre de congrès d’Angers, un important dispositif policier avait été mis en place. En fin de manifestation, aux alentours de 16 h 30, un groupe composé de 300 à 400 personnes s’est une nouvelle fois détaché de la manifestation encadrée par les syndicats.

Police Centre de congrès - Manif retraites

Le Centre de congrès était sous haute surveillance – © Angers.Villactu.fr

Une fois arrivé boulevard Ayrault, ce groupe de personnes, souvent habillées en noir, avec le visage masqué, a allumé des feux de poubelles, dégradé du mobilier urbain et lancé des projectiles sur les forces de l’ordre. Ces derniers ont répliqué avec du gaz lacrymogènes à de très nombreuses reprises.

Tensions Centre de congrès - Manif retraites

La tension était forte devant le Centre de congrès – © Angers.Villactu.fr

Pendant plusieurs heures, ce même groupe a affronté les forces de l’ordre devant la mairie d’Angers, aux alentours du jardin du Mail, puis devant le jardin des Plantes. Les forces de l’ordre ont procédé à des tirs de LBD et de grenades lacrymogènes.

Affrontements Centre de congrès - Manif retraite

De nombreux tirs de grenades lacrymogènes ont rendu l’air irrespirable – © Angers.Villactu.fr

Le calme est revenu vers 19 h 30, avec un bilan une nouvelle fois assez lourd. Quatre personnes ont été recensées comme blessés légers et prises en charge par les services de secours (un journaliste, deux manifestants et un policier). Seul le journaliste a été transporté au CHU d’Angers. La police à interpellée six personnes.

« Un groupe de 300 casseurs s’est désolidarisé du cortège et n’a cessé de rechercher l’affrontement avec les policiers. Les violences urbaines se sont ensuite poursuivies jusqu’à 19 h 30. Au cours de la déambulation, des barres de fer et projectiles ont été subtilisés sur un chantier. Ces individus ont commis des dégradations sur le mobilier urbain, détruit des abribus, allumés plusieurs feux, dont deux ayant causé des dommages sur des bâtiments. Les forces de l’ordre ont essuyé de nombreux jets de projectiles : pierres, bouteilles en verre. Les pompiers, qui sont intervenus à plusieurs reprises, ont également fait l’objet de caillassage », déplore dans un communiqué la préfecture de Maine-et-Loire.

Pour Antoine Lelarge de la CFDT, « il n’y a pas de violence légitime, je dirais même que ces débordements sont contre-productifs et qu’ils nuisent au mouvement. Le cortège syndical était pacifiste et il le restera ».

« Même si les syndicats sont pacifistes, les débordements montrent une radicalisation de la mobilisation en réponse au refus du retrait de la réforme par le gouvernement. S’il ne fait rien et ne veut pas écouter la population, on sait bien qu’il y aura des dégradations partout en France. Ce que nous souhaitons c’est un retrait complet de la loi », avance de son côté Tom Gaboriau, secrétaire du mouvement la Voix lycéenne.

Dégats manif retraites

Des abris bus et arrêts de tramway ont été endommagés – © Angers.Villactu.fr

Dégats poubelles manif retraites

De nombreux feux ont été allumés – © Angers.Villactu.fr