Depuis 2020, Angers Loire Métropole travaille à la mise en place d’un territoire intelligent. Cinq ans après son lancement, tour d’horizon de son fonctionnement au quotidien.
Place Hérault, des capteurs permettent de savoir si les voitures restent trop longtemps – © Angers.Villactu.fr
Utiliser la technologie au service des habitants et des agents travaillant pour la collectivité, tel est l’objectif de l’agglomération angevine avec son projet de territoire intelligent. Après plusieurs années de préparation, notamment à travers une collecte de données conséquente, le projet est désormais concret, avec une action invisible pour le grand public, mais bien utile au quotidien. « Le territoire intelligent, si c’est bien fait, ce n’est pas quelque chose qui se voit », estime Constance Nebbula, conseillère municipale déléguée à la transition numérique, au territoire intelligent, et vice-présidente d’Angers Loire Métropole.
Le groupement qui porte jusqu’en 2032 le territoire intelligent rassemble Ineo, Suez, et les groupes La Poste et Vyv. Sur cette période, le budget maximum alloué au projet est de 146 millions d’euros. « Il s’agit d’un outil accélérateur de la transition écologique », avance Constance Nebbula.
Un éclairage public qui s’adapte
Au quotidien, les habitants de l’agglomération angevine sont d’ores et déjà concernés par le territoire intelligent. Sur la place Hérault, quelques places de stationnement à durée limitée et de livraison sont surveillées par un capteur. Accroché à un candélabre, ce dernier est capable de savoir depuis combien de temps une voiture est stationnée. En cas de dépassement prolongé, une alerte est envoyée au centre de pilotage du territoire intelligent qui peut à son tour prévenir les agents de surveillance de la voie publique (ASVP). Près de 300 places de stationnement, gratuites mais à durée limitée sont ainsi surveillées.
L’éclairage public a également évolué, avec le passage en Led de 30 000 des 53 000 lampadaires. L’intensité de l’éclairage peut être adapté en fonction des heures et du nombre de passages. Dans certaines zones, moins fréquentées, la lumière ne se déclenche qu’en cas de présence.
Les déchets sous surveillance
Dès l’année prochaine, des sondes de remplissage seront installées dans les points d’apport volontaire pour le verre. Cela permettra notamment d’optimiser les tournées de collecte. Les autres types de déchets ne seront cependant pas concernés. « Après des tests, il s’est avéré que ce n’était pas concluant pour les poubelles jaunes et noires », indique Constance Nebbula.
Un arrosage plus précis
Des sondes permettent de connaître les besoins en eau – © Angers.Villactu.fr
Dans les parcs et jardins de la ville, le territoire intelligent prend petit à petit toute sa place. Trois sondes plantées dans la terre permettent de connaître les besoins en eau des arbres. À ce jour, 250 arbres sont ainsi surveillés.
« Sans ce système, nous n’aurions pas réussi à maintenir en vie autant d’arbres pendant les périodes de sécheresses que nous avons connues ces dernières années », affirme Jérôme Gouleau, responsable du centre technique des parcs et jardins à Angers. Entre 2021 et 2024, le taux de mortalité des arbres signaux a diminué de 90 %. Les capteurs permettent également de faire des économies d’eau et d’optimiser les déplacements des agents.
Le centre de pilotage peut aussi, à distance, détecter les fuites ou suspendre les arrosages pendant les périodes de sécheresse.
Selon la collectivité, les économies d’eau et d’énergie engendrées par la mise en place du territoire intelligent s’élèvent à près de 5 millions d’euros depuis cinq ans. D’ici 2032, elle vise un peu plus de 20 millions d’euros d’économies.
Anticiper les évolutions grâce au jumeau numérique
123 000 bâtiments ont été modélisés – © Angers Loire Métropole
Ces dernières années, la collectivité a travaillé sur la création d’un jumeau numérique de l’agglomération angevine. Cette reproduction du territoire en 3D offre la possibilité de simuler des crues, de modéliser des projets d’aménagement et de mesurer leur impact sur l’environnement, mais également d’avoir une visibilité sur les réseaux souterrains. Le jumeau numérique a récemment été utilisé pour anticiper la montée des eaux en début d’année et connaître les impacts éventuels.
Les données du GIEC ayant été intégrées au jumeau numérique, il est aussi possible d’imaginer la ville de demain avec des températures nettement supérieures à celles que nous connaissons aujourd’hui.
Dans quelques mois, les angevins auront accès à une partie des fonctionnalités de ce jumeau numérique dans un nouvel espace qui ouvrira au sein du bâtiment Métamorphose.
- Depuis le centre de supervision, ils pilotent et contrôlent les équipements de l’agglomération angevine
- Les angevins pourront découvrir le territoire intelligent au sein de Métamorphose
Par Sylvain Réault.
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