Dans la matinale de France Inter du mercredi 20 novembre, la chroniqueuse Nicole Ferroni a épinglé les conseils départementaux sur le sujet de la protection de l’enfance et notamment celui du Maine-et-Loire.
« Les départements n’ont plus d’argent et font des économies partout, y compris sur le dos des enfants », a déploré la chroniqueuse.
« Si tu laisses tomer un enfant, il peut se briser et quand il se brise, il est cassé à tout jamais. Alors oui, on peut tenter de le réparer au mieux, mais les brèches seront toujours là et il aura toujours des morceaux de lui en moins. Il faudra du temps, du soin chaque année pour que l’enfant puis l’adulte qui en découle puisse tenir debout. Ça ne sera pas une économie d’avoir à les réparer », poursuit Nicole Ferroni.
« C’est gravissime. Les économies d’aujourd’hui sont la honte et le gâchis de demain. Quand j’apprends dans le département de Maine-et-Loire que l’on fait baisser le prix d’accueil des enfants à la journée de 182 à 170 euros au détriment de leur bien-être, oui ça coûte moins cher mais ce n’est pas une économie », ajoute-t-elle.
« Un raccourci un peu simpliste »
Cette chronique n’a pas été du goût de Christian Gillet, président du Conseil départemental.
« Cette analyse n’est autre qu’un raccourci un peu simpliste, s’indigne Christian Gillet. Le prix de journée moyen par enfant est actuellement de 177 € et peut atteindre 247 € dans les pouponnières. Le budget départemental annuel alloué à l’enfance est passé de 100 M€ en 2014 à plus de 118 M€ en 2019, soit une progression de 18 % en cinq ans. Il s’agit de la plus forte hausse des dépenses du Département, ce qui montre bien notre volonté d’accompagner l’évolution de la demande, pourtant dans un contexte de baisse des dotations de l’Etat ».
« Si la Chambre régionale des comptes a enjoint le Département à mettre ses prix de journée en conformité avec la moyenne des autres Départements, l’appel à projet lancé en 2017 n’avait pas pour unique et principal objectif de réduire les coûts, mais aussi de rendre plus efficiente l’offre d’accueil », rappelle le président Gillet.
« Le redéploiement de l’offre a ainsi permis d’augmenter le nombre de places disponibles (+ 40) et de mieux répartir les établissements sur l’ensemble du territoire en augmentant l’offre de prise en charge dans les secteurs ruraux. Elle a aussi permis de raccourcir les délais d’accueil d’urgence pour assurer un placement sous 24 heures, de maintenir les fratries et d’améliorer la qualité de prise en charge des jeunes sur le plan éducatif », précise le Département dans un communiqué.