Protection de l’enfance : les syndicats ne lâchent pas la pression
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Protection de l’enfance : les syndicats ne lâchent pas la pression

Depuis ce mercredi 12 mars, les syndicats de la protection de l’enfance sont présents boulevard Foch, devant le siège du conseil départemental. Ils veulent se faire entendre des élus pendant le débat sur le budget primitif.

Les syndicats de la protection de l’enfance sont mobilisés depuis ce mercredi 12 mars – © Angers.Villactu.fr

Fin février, les acteurs de la protection de l’enfance avaient fait part de leur inquiétude face à un nouvel appel à projets lancé par le Département. Ces mercredi 12 et jeudi 13 mars, pendant les discussions autour du budget primitif, les syndicats ont décidé d’occuper l’espace public en s’installant devant le siège du conseil départemental, situé boulevard Foch, à Angers.

Les syndicats CFDT, SUD, CFE-CGC, FO et CGT craignent les conséquences de nouvel appel à projets. Ce dernier a pour objectif de mettre en œuvre une AEMO (Aide éducative en milieu ouvert). Cela vise à remplacer le placement éducatif à domicile (PAED) supprimé en octobre dernier par la Cour de cassation. Quatre associations et fondations sont concernées : la Fondation des Apprentis d’Auteuil, l’Association pour la Sauvegarde de l’enfance et de l’adolescent à l’adulte (ASEA49), et les associations Marie-Durand et Inalta.

Ce jeudi matin, une délégation a été reçue par Françoise Damas, vice-présidente du Département en charge de la protection de l’enfance. « Nous voulions savoir s’ils pouvaient garantir que les opérateurs actuels qui font de l’AEMO et du PEAD, qui va disparaître, auront les mêmes moyens qu’aujourd’hui. Ils n’ont pas pu nous le garantir. Cela nous inquiète d’autant plus », indique Jean-Philippe Barlouis (FO).

Les syndicats se sont relayés pendant deux jours – © Angers.Villactu.fr

Un appel à projets critiqué

« Suite à la décision de justice d’octobre dernier qui a mis fin au dispositif des placements éducatifs à domicile (PEAD), Françoise Damas a tenu à préciser que le dialogue allait se poursuivre avec les différentes associations impliquées dans le domaine de la protection de l’enfance. L’objectif commun étant de trouver des solutions opérationnelles et pérennes pour la prise en charge de ces enfants en fragilité », écrit ce jeudi midi le Département dans un communiqué.

Marqués par le dernier appel à projets de 2017, les syndicats voient d’un mauvais œil celui qui vient d’être lancé. « Cet appel à projets n’a qu’un seul objectif : faire des économies », déplore Jean-Philippe Barlouis (FO).

« Ce sont les mêmes arguments qu’en 2016. On connait aujourd’hui les conséquences d’un appel à projets. Cela fait des années que les conditions de travail se dégradent. Les professionnels de la protection de l’enfance ne veulent plus travailler de cette manière. Ils sont nombreux à quitter le secteur. Les problèmes de recrutement sont majeurs », complète Martin Nivault (Sud Santé Sociaux).

Un budget qui ne baisse pas

Le budget de la protection de l’enfance sera en légère augmentation en 2025 pour le Département, avec une enveloppe de 177,8 millions d’euros validée par les élus ce jeudi en session. « Le budget dédié à la protection de l’enfance est insuffisant pour prendre en charge les 3 000 enfants accompagnés par le Département. Aujourd’hui, 300 enfants sont en attente de placement et 260 enfants sont en attente d’une mesure d’aide éducative en milieu ouvert. Il faudrait des moyens plus conséquents pour répondre aux besoins », poursuit Jean-Philippe Barlouis (FO).

Les syndicats ont pris la décision de se mobiliser de nouveau le 1er avril prochain.

Par Sylvain Réault.

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