Procès de Saïd Chabane : une peine de trois ans de prison requise contre le propriétaire et ex-président du SCO
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Procès de Saïd Chabane : une peine de trois ans de prison requise contre le propriétaire et ex-président du SCO

Le propriétaire et ancien président d’Angers SCO, Saïd Chabane, comparaissait devant le tribunal correctionnel d’Angers ces 18 et 19 décembre, pour des faits d’agressions sexuelles aggravées.

Saïd Chabane

Saïd Chabane est soupçonné d’agressions sexuelles sur sept femmes. – DR.

Le procès de l’ancien président du SCO, accusé par sept femmes d’agressions sexuelles « commises par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction » démarrait ce lundi 18 décembre 2023 à Angers.

Près de quatre ans après son placement en garde à vue et sa mise en examen, Saïd Chabane, âgé de 59 ans, est soupçonné d’avoir agressé sexuellement sept jeunes femmes.

Ces femmes, âgées de 25 à 30 ans au moment des faits, étaient hôtesses d’accueil, employées d’Angers SCO ou de l’entreprise Cosnelle, société qu’il a fondé au début des années 2000 en Sarthe.

Cinq d’entre elles ont déposé plainte, tandis que deux autres ont décrit des faits similaires dans le cadre de l’enquête, bien qu’elles n’aient pas déposé une plainte formelle.

Des accusations d’agressions sexuelles aggravées

Les agressions auraient eu lieu sur une période de six ans, entre janvier 2014 et décembre 2019, à Angers, la Ferté-Bernard, Madrid et Monaco.

Certaines d’entre elles se seraient produites dans le cadre des activités de Saïd Chabane avec le club de football d’Angers, tandis que d’autres seraient liées au groupe de charcuterie Cosnelle.

Selon le procureur de la République, Éric Bouillard, les faits impliquent des « attouchements au niveau des seins, des fesses et du sexe, qualifiés d’atteintes physiques avec surprise et contrainte », alors que Saïd Chabane était leur supérieur hiérarchique.

Une plaignante, assistante commerciale, aurait été agressée dans un ascenseur au stade Bernabeu, à Madrid, et dans un taxi. La plainte a été déposée en janvier, avec un rapport médical mentionnant un « syndrome de stress post-traumatique ».

Une autre victime, décrit « une atmosphère misogyne au club », où il lui aurait « manqué de respect en tant que salariée et femme ». Elle relate des incidents remontant à 2014 et 2015, incluant des gestes déplacés du président dans l’open space du centre d’entraînement.

Le procureur de la République souligne « les défis auxquels sont confrontées les plaignantes dans le milieu du football, caractérisé par sa puissance financière ». Une autre victime mentionne un épisode où Saïd Chabane aurait tenté de « l’embrasser de force et lui aurait proposé de la voir dans un cadre extrasportif ».

Face à ces accusations, visage impassible, Saïd Chabane répète « ne pas reconnaître les faits ». Les témoignages des parties civiles ont beau souligner des attitudes pour le moins troublantes, l’homme d’affaires refuse de réagir : « Ce n’est pas moi », « je n’ai rien à dire ».

Après enquête, il avait tout de même été mis en examen pour « agressions sexuelles aggravées » en février 2020. Une septième victime potentielle a également été identifiée, mais les faits qu’elle dénonce datent d’il y a plus de dix ans et sont désormais prescrits.

Trois ans de prison, dont un avec sursis

Saïd Chabane bénéficie de la présomption d’innocence et nie les accusations depuis le début de l’affaire. La défense maintient que leur client conteste formellement toutes les allégations portées contre lui.

Si les faits sont reconnus, Saïd Chabane encourt une peine maximale de cinq ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende dans le cas d’agressions sexuelles, autres que le viol.

En cas d’abus d’autorité, la peine peut être portée à sept ans de prison et 100 000 € d’amende, ce qui concerne Saïd Chabane en tant que chef d’entreprise et président d’Angers SCO.

Une interdiction d’exercer l’activité professionnelle liée à l’infraction pourrait également être prononcée en vertu de l’article 222-44 du Code pénal.

Après deux jours de débats, le procureur a finalement demandé trois ans de prison dont un avec sursis et un mandat de dépôt à délai différé. La peine d’interdiction de diriger une entreprise n’a, quant à elle, pas été requise. Le délibéré sera rendu le 16 février à 14 h.