Une centaine d’associations, de syndicats et de partis politiques avaient appelé à se rassembler un peu partout en France ce samedi 23 septembre 2023 pour dénoncer « les violences policières et le racisme systémique ». Près de 400 personnes ont répondu à cet appel à Angers.
Il est 15 heures ce samedi 23 septembre 2023 lorsque près de 400 personnes sont rassemblées au Jardin du Mail pour dénoncer « les violences policières et le racisme systémique ». Ils répondaient à l’appel de seize organisations angevine parmi lesquelles se trouvaient l’association Asile et partage, le Cercle 49, la CGT, LFI, la FSU, la Gauche écosocialiste, la LDH, la LP, le Mouvement de la paix, le MNL, le NPA, le POI, Quazar, la REV, les Soulèvements de l’Anjou et SUD.
Pendant près d’une heure, leurs représentants se sont succédé au micro pour des prises de parole. Au-delà du « racisme systémique et des violences policières », les personnes présentes ont également évoqué « la justice sociale et les libertés publiques ».
« Le meurtre de Nahel tué par un policier à bout portant a mis de nouveau la lumière sur ce qui doit cesser : le racisme systémique, les violences policières et les inégalités sociales creusées par la politique d’Emmanuel Macron », a dénoncé la représente de la CGT.
Pour les manifestants présents, « les premières victimes de ces choix politiques sont les habitants des quartiers populaires qui subissent de plein fouet l’aggravation de toutes les inégalités sociales ».
Ils ont pointé du doigt « la destruction des services publics, les violences contre les populations avec des destructions d’emplois, la fraude fiscale, les superprofits, les ultra-riches ou encore la politique écologique ».
« L’institution policière paraît hors de contrôle. La crise politique, sociale et démocratique que nous traversons est très grave. Nous ne pouvons pas accepter qu’il y ait encore d’autres morts comme Nahel ou d’autres blessés victimes de violences policières », ont estimé les organisateurs qui ont listé leurs revendications : « Nous demandons l’abrogation de la loi de 2017 sur l’assouplissement des règles en matière d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre, une réforme en profondeur de la police, le remplacement de l’IGPN par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir politique, la création d’un service dédié aux discriminations, le renforcement des moyens de lutte contre le racisme et un plan d’investissement public ambitieux dans les quartiers populaires et sur l’ensemble du territoire pour rétablir les services publics ».
Pour Romain Laveau, militant d’Europe Écologie Les Verts, « il ne s’agit pas d’une manifestation contre la police, mais contre les violences policières ».
Une manifestation dans les rues du centre-ville
A la fin des échanges, un groupe de 250 personnes est partie en manifestation, prenant la direction de la place du Ralliement, pourtant interdite d’accès par le préfet de Maine-et-Loire.
Les forces de l’ordre se sont positionnées en bas de la rue de la Roë afin de bloquer la progression du cortège. Ce dernier a bifurqué pour prendre la direction de la préfecture. A l’angle de la rue des Lices et de la rue Saint-Aubin, les manifestants se sont retrouvés face aux policiers. Un face à face tendu a duré plusieurs minutes avec quelques jets de projectiles et utilisation de lacrymogène. Les derniers manifestants ont décidé de s’assoir face aux forces de l’ordre avant de se disperser dans le calme quelques minutes plus tard.
Par Sylvain Réault.