Près de 200 retraités mobilisés à Angers contre le report de la revalorisation des pensions
Société

Près de 200 retraités mobilisés à Angers contre le report de la revalorisation des pensions

À l’appel de neuf organisations syndicales, une mobilisation des retraités a eu lieu ce mardi 3 décembre 2024 à Angers. En tête de leurs revendications se trouve la revalorisation des pensions de retraite au 1er janvier 2025, indexée sur l’inflation.

Près de 200 retraités ont battu le pavé à Angers ce mardi 3 décembre. – © Angers.Villactu.fr

Ce 3 décembre, les retraités de toute la France se sont mobilisés à l’appel de neuf organisations syndicales pour dénoncer le report de la revalorisation des pensions de base initialement prévue pour le 1er janvier 2025.

À Angers, ce sont entre 170 personnes, selon le renseignement intérieur, et 200 manifestants selon les syndicats, qui se sont réunis pour dénoncer « une détérioration continue du pouvoir d’achat des retraités et demander des mesures concrètes pour pallier les pertes accumulées ».

Une revalorisation différée sous pression

Conformément au code de la Sécurité sociale, la revalorisation des pensions doit intervenir au début de chaque année. Pourtant, le gouvernement a récemment annoncé le décalage de cette échéance au 1er juillet 2025.

« La dernière augmentation, appliquée en janvier 2024, était censée compenser l’inflation de l’année précédente. Avec ce report, c’est une période de 18 mois sans ajustement, que ce soit pour les retraités ou ceux en maladie professionnelle. On demande tout bonnement une application de la loi », explique Jean-Claude Bottereau, représentant de l’Union syndicale des retraités CGT 49.

Les chiffres avancés par les organisations illustrent un creusement des écarts entre les pensions et le coût de la vie : « Depuis 2017, les pensions ont augmenté de 13,6 %, alors que l’inflation cumulée atteint 19,5 %, souligne Jean-Jacques Nicolaï, secrétaire de l’Union départementale des retraités Force ouvrière 49. Cette situation se traduit par une perte équivalente à trois mois de pension pour la majorité des retraités, voire jusqu’à quatre mois et demi pour ceux touchés par l’augmentation de la CSG en 2018 ».

Des préoccupations plus larges

Au-delà de la question des pensions, les retraités ont exprimé leurs inquiétudes face aux réformes envisagées dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025. Parmi les mesures contestées figurent « la remise en cause de la prise en charge des affections de longue durée (ALD), l’augmentation des franchises médicales et des cotisations des complémentaires santé », ajoute Jean-Jacques Nicolaï.

Pour Michel Gallée, représentant des retraités à la CFTC, ces propositions sont perçues comme « des menaces directes pour les populations les plus fragiles, notamment les retraités ».

Les associations dénoncent également l’absence de remise en question des avantages fiscaux accordés aux grandes entreprises et aux patrimoines les plus élevés.

« Ces menaces sont d’autant plus inacceptables car ce même gouvernement se refuse toujours à revenir sur les exonérations de cotisations sociales patronales qui coûtent chaque année plus de 70 milliards aux budgets publics. Ces exonérations, loin de servir l’emploi, grèvent largement le budget de la Sécu et profitent pour l’essentiel aux actionnaires. Ainsi, la part des 500 plus grosses fortunes est passée de 28 % du PIB en 2018 à 42 % en 2023 », développent les syndicats.

Un entretien en préfecture

À l’occasion du rassemblement de ce mardi 3 décembre, des représentants syndicaux des neuf organisations départementales ont été reçus à la préfecture de Maine-et-Loire, afin de faire entendre leurs revendications.

« Nous leurs avons fait part de nos doléances sur le report de la revalorisation et l’indexation des pensions sur l’inflation dès janvier 2025, ainsi que sur l’ouverture de négociations pour un rattrapage des pertes accumulées depuis 2017. Le chef de cabinet du préfet nous a dit, avoir consciencieusement, pris bonne note des revendications et qu’il allait les transmettre au préfet », conclut Jean-Jacques Nicolaï.

Par Eline Vion.

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