Les angevins Guillaume et Aurélie Bellanger ont inventé une marche motorisée adaptable à la plupart des poussettes. Le couple qui a participé au concours Lépine vient de remporter le prix du président du jury ainsi qu’une médaille d’or.
Du 5 au 15 octobre, les deux angevins ont participé au concours Lépine qui se déroulait à Montpellier. S’ils espéraient bien ne pas revenir les mains vides, ils ne s’attendaient pas à recevoir le prix du président du jury et une médaille d’or.
Guillaume et Aurélie, respectivement coordinateur du drive au Auchan d’Avrillé et infirmière au Centre de la main à Trélazé, se sont rendus à Montpellier afin de présenter leur invention baptisée Eleckid. Cette marche motorisée s’adapte sur la majorité des modèles de poussettes et permet de promener ses enfants avec facilité.
L’idée leur est venue lors d’une promenade en famille à Montreuil-Bellay avec leurs deux filles, Emma, 7 ans, et Manon, 3 ans.
« Lors de notre balade, il y avait des montées assez difficiles avec une poussette. A la fin, je me suis dit qu’il faudrait inventer quelque chose pour aider à se déplacer moins difficilement avec une poussette. Avec ma femme nous avons rapidement eu l’idée de cette marche motorisée », explique le père de famille.
« C’est un véritable projet familial. Mes parents nous ont soutenu dès le début. Ils étaient d’ailleurs presque les seuls à être au courant dans les premiers temps. Nos filles font complètement partie de l’aventure. C’est un peu grâce à elles si nous avons eu cette idée », complète Aurélie.
Une marche motorisée accessible au plus grand nombre
Grâce à quelques amis et le soutien de la Banque populaire qui accepte de financer le projet, un prototype voit rapidement le jour et un brevet est déposé en avril 2017.
« Sauf quelques poussettes électriques à plus de 1 000 euros, nous n’avons rien vu sur le marché correspondant à notre idée », précise l’inventeur d’Eleckid, qui entend proposer un produit financièrement accessible au plus grand nombre.
La marche motorisée sur laquelle un enfant peut monter se fixe à l’arrière de la poussette. Elle comprend deux roulettes et un moteur caché dessous. Un cadran et un bouton pour avancer sont positionnés au niveau des poignées.
En visite à la Foire de Paris il y a quelques mois, le couple a rencontré le président du concours Lépine. « Il a été séduit par notre idée et nous a encouragé à nous inscrire », explique Aurélie.
« Nous avons eu de très bons retours »
Après un dépôt de dossier avant l’été, les angevins ont passé dix jours à tenir un stand aux côtés d’une centaine d’inventeurs lors de la Foire de Montpellier qui organisait le concours Lépine.
« Ce fut une superbe expérience. Les autres exposants sont devenus comme une famille. Il y avait un véritable esprit d’entraide entre nous », explique un brin nostalgique Aurélie.
Tandis que le prototype qui était présenté sur le stand n’est pas encore commercialisable, de nombreuses personnes ont montré leur intérêt.
« Plusieurs personnes voulaient déjà nous l’acheter, s’étonne Guillaume Bellanger. Nous avons eu de très bons retours de la part de directeurs de crèche, d’assistantes maternelles, de parents et même de grands parents qui voulaient en faire un cadeau pour Noël. On s’est vraiment rendus compte que notre marche motorisée parlait aux gens. C’est un problème que tout parent a déjà connu. »
Une commercialisation espérée en 2019
Désormais, Aurélie et Guillaume sont tournés vers l’avenir et recherchent un partenaire industriel pouvant les aider à finaliser le produit.
« Nous avons une entreprise espagnole qui s’est montrée intéressée mais nous préférons développer notre projet en France », explique le couple qui se fixe comme objectif de vendre les premières marches motorisées lors de la Foire de Paris qui se déroulera au printemps 2019.
Dans ce parcours entrepreneurial auquel ils n’étaient pas préparés, le couple s’est parfois senti esseulé : « Je trouve dommage qu’il n’y ait pas de structure pour aider les porteurs de projets comme nous. C’est un véritable parcours du combattant. Lorsqu’un projet est avancé comme le nôtre, nous devons tout apprendre et tout financer sans aucune aide. C’est un manque que nous avons partagé avec de nombreux créateurs lors du concours Lépine. Il y a un risque de décourager ceux qui veulent se lancer. »
Bien déterminés à réussir et aller jusqu’à la commercialisation de leur projet, les deux angevins voient désormais les choses en grand : « Mon rêve serait, grâce à cette idée, de créer une entreprise que mes filles reprendraient lorsqu’elles seront plus grandes », espère l’inventeur.
Site internet : www.eleckid.fr