Plus de 200 personnes ont manifesté à l’occasion des Assises des départements de France
Société

Plus de 200 personnes ont manifesté à l’occasion des Assises des départements de France

Durant trois jours se tient au Centre de congrès les Assises des départements de France réunissant de nombreux élus. À cette occasion, plus de 200 manifestants travaillant pour la protection de l’enfance et le conseil départemental de Maine-et-Loire ont voulu faire entendre leurs voix.

Des travailleurs de la protection de l’enfance se sont rassemblés place du Ralliement – © Angers.Villactu.fr

Pendant que 1 100 congressistes, dont de nombreux élus et ministres, échangent au Centre de congrès d’Angers à l’occasion des Assises des départements de France, des travailleurs de la protection de l’enfance et du conseil départemental de Maine-et-Loire ont décidé de se mobiliser dans les rues du centre-ville ce jeudi 14 novembre 2024.

« À l’heure où les dysfonctionnements du dispositif de protection de l’enfance, et notamment de l’aide sociale à l’enfance, éclatent au grand jour, le département de Maine-et-Loire aurait pu être l’exemple d’une protection de l’enfance de qualité. Mais les politiques menées dans notre département, sont les mêmes qu’à l’échelle nationale, que les élus soient de droite ou se revendiquent de gauche. Le manque de moyens, dont se plaignent d’ailleurs ces élus, est le résultat de choix politiques et du désengagement de l’état dans le financement des services publics et des dotations versées aux collectivités territoriales », indiquent la CGT, Sud, et la CFDT.

Ce jeudi matin, une centaine de travailleurs de la protection de l’enfance se sont réunis place du Ralliement avec la volonté de se rendre au Centre de congrès où le sujet était à l’ordre du jour des Assises des départements de France.

« Les coupes budgétaires dégradent le suivi des enfants et de leur famille. Avant l’été, nous avons eu l’information que nos interventions, qui visent à prévenir les placements, ne seraient plus financées », explique Mathilde, technicienne de l’intervention sociale et familiale (TISF) au sein de l’AAFP-ADMR. « Une rencontre le mois dernier avec des élus du Département a permis une prise de conscience de la gravité de la situation. Les lignes évoluent, mais des baisses précédentes compliquent les prises en charge », ajoute Line, également TISF.

Leurs revendications ce jeudi allaient au-delà du seul secteur de la protection de l’enfance. « Nous sommes là pour lutter contre la politique globale dans le social et les multiples coupes budgétaires », poursuit Fabienne.

Une délégation devait être reçue en fin de matinée à la préfecture de Maine-et-Loire.

Le cortège a été bloqué rue Botanique par les forces de l’ordre – © Angers.Villactu.fr

Les agents du Conseil départemental mobilisés

De leur côté, la CGT des personnels du département de Maine-et-Loire donnait également rendez-vous à l’ensemble des agents du Conseil départemental à 10 h 30 devant le Centre de congrès d’Angers. Dans leurs rangs, de nombreuses interrogations concernant les choix politiques et budgétaires du conseil départemental.

« Jusqu’en 2021, on nous disait qu’il n’y avait pas d’argent et que l’on devait faire des efforts et épargner. Désormais, on finance la flamme olympique pour 500 000 euros, le changement de logo pour 60 000 euros, ainsi que la tenue des Assises départementales pour un montant de 600 000 euros. Il y a une priorisation des dépenses qui est incompréhensible au détriment de missions prioritaires et de nos conditions de travail », signale Sandrine Barré, secrétaire générale du syndicat CGT des personnels du Conseil départemental de Maine-et-Loire.

Les agents du Conseil départemental étaient également mobilisés. – © Angers.Villactu.fr

Bien que les forces de l’ordre soient rapidement intervenues pour réorienter les manifestants vers la rue Botanique, après l’interdiction de toute manifestation sur le parvis du Centre de congrès par la préfecture de Maine-et-Loire la veille au soir, cela n’a pas empêché la colère de monter parmi les agents présents.

En cause notamment, « l’absence de prime inflation et la suppression de l’effet rétroactif des avancements de grade au 1er janvier 2025, repoussé au mois de juin, visant à faire économiser 90 000 euros. À cela s’ajoute un gel d’un poste sur cinq qui alourdit la charge de travail des agents sans contrepartie ni reconnaissance de leur investissement, et une réduction significative du complément indemnitaire annuel (CIA). On demande une nouvelle fois des efforts aux agents plutôt que de toucher à des dépenses superficielles », dénonce Sandrine Barré.

Par Eline Vion et Sylvain Réault.

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