L’Anjou a décidé depuis l’année dernière de passer à l’offensive. Plus question de se cacher, les acteurs du tourisme se sont alliés pour proposer durant trois années consécutives une campagne de communication à destination des parisiens.
L’agence départementale Anjou Tourisme avec six partenaires (Conseil Départemental de Maine-et-Loire, Fédération Viticole Anjou Saumur, ville d’Angers, Terra Botanica, Bioparc de Doué-la-Fontaine et l’Abbaye de Fontevraud), retournent en campagne dans la capitale jusqu’au 30 mai. Pour la deuxième année consécutive, l’Anjou s’affiche dans les rues, les gares et les cinémas parisiens mais également dans différents magazines et sur France Télévision.
Pourquoi lancer cette communication à Paris depuis 2018 ?
Philippe Chalopin, Président d’Anjou Tourisme : « Cette campagne part de notre schéma touristique établi avec plus de 350 acteurs du tourisme. Ils nous ont tous fait remarquer que nous n’étions pas bon en termes de communication. Les hôteliers, les restaurateurs ou encore les gérants de campings ont soulevé le fait que l’Anjou avait de beaux sites mais que peu de personnes étaient au courant. Désormais, ils sont ravis de cette démarche. »
Quelles sont les principales nouveautés de cette deuxième année de communication à Paris ?
« La principale nouveauté est d’être visible dans les gares, notamment la gare Montparnasse. C’est un lieu de passage à la fois pour les franciliens mais également pour les touristes qui viennent à Paris. Il y aussi aussi notre magazine Anjou Expériences qui est distribué dans les boutiques relais des gares parisiennes. Nous serons présents également dans les cinémas parisiens. On peut espérer que les retombées soient beaucoup plus concrètes cette année. En 2018, nous avions ciblé le quartier de La Défense, avec un public de cadres qui peut avoir envie de passer quelques jours en Anjou. On compte aussi beaucoup cette année sur le Guide du Routard qui est un élément fort de la communication. C’est la première fois qu’il y a un guide pour le département. C’est une hausse de fréquentation qui est certaine. »
Des retombées ont pu être estimées pour la première campagne ?
« On voit bien que la saison touristique 2018 a été bonne en Anjou, même s’il est difficile de faire un lien direct avec cette campagne. Dans d’autres départements où il n’y a pas eu de communication particulière, la tendance était plutôt à la baisse. Malgré un contexte national et international difficile, la campagne a peut-être aidé les différents sites à résister. Sur le site www.anjou-tourisme.com, nous avons connu une forte augmentation du trafic en 2018 (+ 38%) avec plus de 1 759 000 visites sur l’année, dont 70% de visites de l’Île-de-France et plus de 75% de visites géolocalisées à Paris (+75%). Aujourd’hui, on constate que les départements qui veulent avoir une dimension touristique communiquent. Nous voulons avoir cette dimension. Si nous ne communiquons pas sur Paris en ce moment, nous ne pourrons jamais être sur le podium. »
De quelle manière les sites touristiques mis en avant ont été choisis ?
« L’idée était d’avoir des sites emblématiques qui illustrent la thématique touristique en Anjou. Le saumurois est incontournable en ce qui concerne le tourisme en Anjou avec l’Abbaye de Fontevraud, le château de Saumur, les vignobles. La ville d’Angers est évidemment l’autre destination touristique avec Terra Botanica à proximité. Nous voulions aussi un côté nature. Qui en Anjou incarne le mieux la nature que le Bioparc de Doué-la-Fontaine qui a une démarche environnementale extrêmement forte. »
Les acteurs du tourisme étaient demandeurs de ce type de démarche. Pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt ?
« Je crois qu’aujourd’hui nous avons tout simplement réussi à mettre les gens autour de la table pour travailler ensemble. Le Département a envoyé un signal dans un contexte budgétaire toujours compliqué. Anjou Tourisme (l’Agence Départementale du Tourisme NDLR) fait son travail d’organisme fédérateur des acteurs du tourisme et permet d’avancer dans la bonne direction. Le tourisme devient un sport collectif en Anjou. On ne peut pas être seul à travailler dans son coin. Aucun site n’aurait pu mettre les 350 000 € que coûte cette campagne. Il a fallu y aller tous ensemble. »
Cette campagne prévue initialement sur trois ans peut-elle être prolongée ?
« Je pense que nous allons avoir beaucoup de difficultés à abandonner cette démarche. Nous voulions voir comment les choses allaient se passer. On voit bien aujourd’hui que les acteurs trouvent ça très important. »
L’Anjou est mis en avant notamment comment étant une destination week-end. Comment attirer les touristes sur une plus longue période ?
« Il s’agit là d’un autre chantier. La durée moyenne d’un séjour en Anjou est d’environ trois jours. On capitalise dessus même si nous savons que ce n’est pas suffisant. C’est ensuite le rôle des acteurs que de faire rester les touristes plus longtemps. Il faut se poser des questions en termes d’hébergements, de circuits de visites… L’important est de faire venir les gens et leur donner envie de revenir. »
François Gay, directeur du Bioparc de Doué-la-Fontaine : « C’est capital d’avancer ensemble »
Pourquoi avoir souhaité participer à cette campagne de communication ?
François Gay, directeur du Bioparc de Doué-la-Fontaine : « C’était une demande personnelle depuis des années que j’exprimais auprès du Département. Lors que Christian Gillet (Président du département de Maine-et-Loire NDLR) a validé ce projet avec Anjou Tourisme il y a deux ans j’étais ravi. C’est capital selon moi d’avancer ensemble et pas seulement le Bioparc seul à Paris. Le Bioparc est certes un parc zoologique mais c’est d’abord dans un site troglodytique unique au monde ancré dans le patrimoine angevin. »
Quelles sont les retombées pour vous ?
« Il est encore trop tôt pour estimer les retombées. Nous avons toutefois beaucoup de témoignages de parisiens d’origine angevine ou non qui nous ont remarqué. Les visiteurs venant d’Ile-de-France représente aujourd’hui 7 % de notre fréquentation. J’ai vraiment confiance dans l’intelligence des messages qui sont portés par ce partenariat pour augmenter ce chiffre. »
Participerez-vous à la troisième édition de cette campagne ?
« Oui, je ne me pose même pas la question ! Dès le départ je me suis engagé sur cette campagne triennale. Il faut travailler sur le long terme. L’idée n’est pas de faire un coup d’annonce. Pour que les messages se diffusent correctement il faut une répétition auprès de nos publics. Cette campagne l’illustre bien avec cette présence durant trois années dans le métro, dans les rues de Paris… C’est de cette manière que l’on va s’ancrer dans les idées de départ des parisiens. »
Avez-vous des projets pour attirer des visiteurs venant d’autres régions ?
« Seul non. Avec le Département ou la région, éventuellement. La France est déjà un lieu de voyage très important pour la clientèle étrangère. En communiquant mieux sur le territoire français et notamment à Paris, par définition on touche des publics étrangers qui seraient amenés à voyager dans la capitale. »