Dans le cadre des Accroche-cœurs, la ville d’Angers avait lancé fin mai une pétition en demandant la restitution des joyaux de la couronne d’Angleterre en dédommagement de l’exécution d’Edouard Plantagenêt en 1499.
Une pétition qui fait beaucoup parler d’elle depuis plusieurs jours dans la presse locale, nationale et internationale.
Face à des commentaires de plus en plus virulents, la mairie a tenu à clarifier la situation dans un communiqué de presse.
« Depuis plusieurs jours, la Pétition Plantagenêt fait couler beaucoup d’encre dans la presse locale, nationale et internationale (Royaume-Uni, Inde, Vietnam, Canada, Roumanie, Turquie, USA, etc.) et sur internet (réseaux sociaux, forums, blogs) entraînant de nombreuses réactions, plus ou moins contrastées, allant de la plus vindicative indignation jusqu’à l’humour le plus spirituel, en passant par la plus totale mauvaise foi.
Afin de clarifier la situation, nous croyons utile, nous basant sur ce qui a pu être lu, de faire une mise au point et de dire ce qu’est et ce que n’est pas la Pétition Plantagenêt.
Ce que n’est pas la Pétition Plantagenêt :
Tout d’abord, qu’il soit bien clair que nos intentions sont pacifiques. Il ne s’agit pas là, malgré ce que l’on a pu en dire, d’une déclaration de guerre faite aux Anglais. La France n’envisage pas de traverser la Manche avec quelques régiments de chars Leclerc pour marcher sur Londres, mettre à feu et à sang Buckingham Palace et, le couteau entre les dents, séquestrer la Reine Elizabeth II pendant que l’on fouille sa cassette personnelle pour en arracher les bijoux. Nous ne sommes animés par aucune haine anglophobe, ne cherchons à venger aucun Fachoda, aucun Waterloo, aucune défaite d’un match France/Angleterre, aucune humiliation au concours Eurovision de la chanson…
Ensuite, NON, il ne s’agit pas d’une campagne de publicité habilement orchestrée pour faire parler d’Angers Loire Valley ou pour lancer la nouvelle ligne aérienne Angers/Londres (qui, pourtant, dessert les deux cités, dans des conditions extrêmement confortables et pratiques, à raison de 3 vols Aller/Retour par semaine pour des tarifs extrêmement abordables, renseignement sur demande auprès de l’office de tourisme d’Angers) bref, d’une manœuvre de communication, avançant masquée pour, perfidement, faire du « buzz » (il faut bien lâcher le mot !) en manipulant l’opinion. Non !
Même si, bien évidemment, nous nous réjouissons de faire qu’Angers soit, grâce à l’écho donné à notre mouvement, un peu plus connue du monde entier.
Enfin nous prendrions ombrage que la Pétition Plantagenet soit considérée comme un mauvais canular, une pochade pour étudiants en goguette un soir de beuverie cherchant comment faire parler d’eux… La notoriété du festival « Les Accroche-Coeurs », par la qualité de sa programmation artistique, la reconnaissance professionnelle qui est la sienne, les 200 000 à 220 000 spectateurs qui s’y pressent chaque année depuis 12 ans n’en a pas besoin.
Ce qu’est la Pétition Plantagenêt :
En premier lieu, une revendication légitime du droit à la plus élémentaire justice. Reposant sur des faits historiques avérés, reconnus par les historiens (y compris les historiens anglais), la démarche peut faire débat, la demande sembler scandaleuse, il n’en demeure pas moins que chacun des évènements historiques évoqués sont des plus strictement vérifiés. Pour en juger, nous renvoyons sur le texte de la pétition lui même, joint après. Tout y est dit. Rien de plus (rien de moins, diront certains !)
Par ailleurs, la Pétition Plantagenêt est une démarche de prise de conscience qui s’inscrit dans le cadre du festival d’art de la rue « Les Accroche-Cœurs », qui se tient les 7, 8 et 9 Septembre 2012. Durant ces journées, diverses actions destinées à montrer la mobilisation du Peuple Plantagenêt, Angevins en tête, prennent place au milieu des 50 propositions artistiques du festival :
- Signatures (un site accueille le public pour recueillir le plus de signatures possibles sur place)
- Le 1499 (le public forme sur une place publique les chiffre 1499, année de l’assassinat d’Edouard Plantagenêt)
- Le Procès (historiens, juristes, experts se réunissent pour juger, en un tribunal historique des chances de succès de la Pétition)
- Cérémonie de Clôture (dimanche 9 Septembre à 19h, la pétition est fermée et mise sous pli pour être adressée aux destinataires !)
- Et diverses autres actions tout au long du week-end (flash-mobs, Tea party…)
Pour finir, il appartiendra aux autorités concernées de se prononcer sur la recevabilité de notre demande : le transfert à Angers des Joyaux de la Couronne d’Angleterre, qui sont la propriété du Royaume-Uni et donc placés sous l’autorité de l’Etat britannique. Aussi, quel que soit le nombre de signataires (nous ambitionnons d’atteindre les 800 000 signatures, chiffre symbolique puisque celui de la population actuelle du Maine-et-Loire) au 9 septembre, date de clôture des signatures, la pétition sera adressée à la Reine d’Angleterre en sa qualité de chef de l’Etat et au Premier Ministre en sa qualité de chef du gouvernement. Contacté par la presse française, Buckingham Palace a d’ores-et-déjà fait savoir qu’il avait eu connaissance de la requête mais se refusait, pour l’instant, « à tout commentaire ».
Dans sa démarche, la Pétition Plantagenêt a principalement pour objet d’amener Angevins et Anglais à s’interroger sur leur histoire commune, fondée sur une dynastie, qui donna à l’Angleterre 14 rois et fut un des empires les plus puissants du Moyen Age, l’empire Plantagenêt. C’est donc plus comme une réunion de famille, une cousinade, qu’il faut l’envisager, manière de retrouvailles entre lointains parents qui se sont perdus de vue.
Et Maintenant ?
Maintenant ? Il reste à tous les emballés, les sympathisants, les concernés, les amusés, les touchés à se mobiliser, à signer la pétition en ligne, à militer pour cette grande cause sur les réseaux sociaux, à arborer partout les couleurs de la Pétition Plantagenêt, à se ruer en masse aux Accroche-Cœurs…
Et, après tout, si au bout du compte, tout cela n’était qu’un bon délire, un « grand n’importe quoi » prétexte à vivre ensemble des moments de partage intense et à faire la fête ?
Peut-être, mais si c’était le cas, jamais nous ne le dirions !
Debout, le Peuple Plantagenêt ! »