Depuis quelques mois, l’entreprise Néolithe s’est installée dans un nouveau bâtiment à Beaulieu-sur-Layon, près d’Angers. Cette première usine de fossilisation de déchets doit être la première d’une longue série.

Des déchets non recyclables sont traités au sein de l’usine – © Angers.Villactu.fr
En seulement six ans, Néolithe a connu un développement fulgurant. Fondée en 2019 par William et Nicolas Cruaud, père et fils, avec leur associé Clément Bénassy, Néolithe s’est installé récemment dans un bâtiment flambant neuf, sur un terrain de 11 hectares, dans la zone d’activité de Beaulieu-sur-Layon. La startup, créée à Chalonnes-sur-Loire, n’a conservé là-bas que son laboratoire.
Aujourd’hui, l’entreprise compte 49 salariés à Chalonnes-sur-Loire, 134 à Beaulieu-sur-Layon, et 6 à Avrillé, où Néolithe avait installé son premier fossilisateur en 2023.
Une première unité industrielle
Le siège social de 6000 m² qui vient de sortir de terre fait grandement penser aux bâtiments industrielles du XIXe siècle, avec ses briques rouges, des entourages de portes sculptées et des contours de fenêtres ressemblant au tuffeau. « C’était une volonté d’avoir un bâtiment esthétique, avec une façade emblématique », explique Quentin Laurens, directeur de la communication et des affaires publiques.
En complément du siège, ce nouveau bâtiment accueille la première unité industrielle. « Elle préfigure nos usines de demain qui auront des capacités dix fois supérieures. Tout l’enjeu pour nous est de tester le matériel, former les équipes, et affiner les processus afin de disposer bientôt d’usines de grande capacité », indique Quentin Laurens.

La première usine de Néolithe ne passe pas inaperçue dans le paysage – © Angers.Villactu.fr
Dix millions d’euros d’investissement auront été nécessaires pour construire cette première usine capable de transformer 10 000 tonnes de déchets en granulats utilisables dans le secteur du BTP.
Dans un premier temps, Néolithe récupère auprès de centres de tri des déchets industriels non dangereux et non recyclables. « On retrouve du bois, du papier, du carton, du plastique, mais aussi des métaux », énumère Quentin Laurens. Jusqu’ici, ces déchets étaient soient enfouis, soient incinérés, avec un impact carbone très conséquent. Néolithe se positionne ainsi comme une alternative plus vertueuse pour l’environnement : « En transformant les déchets en granulats, nous allons séquestrer du carbone. Nous émettons un peu plus de 200 kilos de CO² par tonne de déchets traités, mais en parallèle nous en séquestrons 400 kilos. Une usine Néolithe retient deux fois plus de carbone qu’elle n’en émet. Chaque usine aura un bénéfice direct pour l’environnement ».

Néolithe récupère des déchets auprès de centres de tri – © Angers.Villactu.fr
Les déchets conservés par Néolithe sont broyés afin d’être transformés en fine poudre. Cette dernière est ensuite mélangée à un liant minéral dont la composition reste secrète. L’ensemble génère une sorte de pâte permettant d’arriver à la fin du processus aux fameux granulats. Après un temps de séchage, les granulats peuvent être intégrés dans du béton non structurel par des entreprises du BTP. Ils servent ainsi à faire des trottoirs ou des dalles.
« Une certification est en cours pour que les granulats soient utilisés dans du béton structurel afin de servir aussi à la construction de bâtiments », annonce Quentin Laurens.

Les granulats sont utilisés par des entreprises du BTP – © Angers.Villactu.fr
Des usines partout en France
Après l’ouverture de cette première usine, Néolithe n’entend pas s’arrêter là. Dès l’année prochaine, une première usine capable de traiter 100 000 tonnes de déchets doit ouvrir dans le Maine-et-Loire. La startup entend ensuite dupliquer ce modèle sur l’ensemble du territoire, puis en Europe. « Chaque ouverture d’usine entraînera la création de 60 emplois qui seront évidemment non délocalisables », complète Quentin Laurens.

Quentin Laurens, directeur de la communication et des affaires publiques chez Néolithe – © Angers.Villactu.fr
L’entreprise, qui n’a pas encore atteint un seuil de rentabilité, se développe aujourd’hui grâce à des levées de fonds. Une nouvelle, de « quelques dizaines de millions d’euros », doit d’ailleurs être rapidement bouclée. La multiplication des usines à travers la France devrait permettre à la startup d’être rentable dans les années à venir.
Par Sylvain Réault.
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