Politique

Municipales : Jean-Luc Rotureau est candidat

Comme annoncé depuis plusieurs semaines, Jean-Luc Rotureau a annoncé ce matin sa candidature pour les élections municipales de mars prochain.

« J’avais dit que je me prononcerai avant la fin de l’été pour les municipales de 2014. Nous sommes à la fin de l’été. C’est important en politique de faire ce qu’on a dit. Oui, c’est avec enthousiasme et optimisme que je serai candidat et conduirai une liste aux élections municipales de 2014 à Angers. Je m’engage avec bonheur et passion pour Angers, notre ville ».

C’est avec ces mots que Jean-Luc Rotureau a annoncé ce matin sa candidature pour les prochaines élections municipales.

En marge de la majorité depuis que Frédéric Béatse est à la tête de la ville, Jean-Luc Rotureau avait réclamé la tenue d’une primaire qu’il lui avait été refusée.

Ancien secrétaire de l’UD CFDT interprofessionnelle, Jean-Luc Rotureau a été adjoint au sport avec Jean-Claude Antonini, puis adjoint au maire chargé de l’urbanisme et du logement depuis 2008. Un poste qu’il vient de quitter juste après avoir annoncé sa candidature.

« Je suis candidat pour aller au bout de mes engagements auprès des angevins », a déclaré Jean-Luc Rotureau.

« En me portant candidat, je veux aller au bout de mes engagements et des valeurs que je porte. De mes expériences de terrain, je veux en tirer le meilleur pour ma ville. La politique n’est pas une fin en soi mais un moyen pour transformer des situations. De tout cela je veux être porteur avec les habitants et pour eux ».

Le nouveau candidat aux élections municipales a donné quelques informations sur son futur programme qu’il dévoilera ces prochains mois :

« La place donnée aux habitants : Ceux-ci auront une place déterminante dans la vie des quartiers. Malgré les efforts déployés, beaucoup d’habitants ont le sentiment que la politique n’est pas faite avec eux et que la ville veut tout diriger. Il est nécessaire de replacer les habitants comme « acteurs » de leur ville. Différentes initiatives permettant plus de citoyenneté seront proposées. Je remettrai « à plat » les dispositifs existants et proposerai une autre façon de travailler avec les habitants, notamment dans les quartiers.

Les choix de grands projets seront hiérarchisés, précisés et planifiés. Ceux-ci seront chiffrés : Un équilibre sera trouvé entre ces grands projets de ville et ceux liés au quotidien ou à la proximité, tels que les besoins de logement, de voirie ou de propreté par exemple…

Les taux d’imposition n’augmenteront pas pendant le mandat.

Mon projet aura une forte dimension environnementale : le monde change et ce sont les villes qui sont au cœur des changements. Un nouveau mode de développement est à engager, des propositions simples, innovantes et partagées iront dans ce sens. Les Angevins seront impliqués dans ces évolutions.

Le personnel municipal (3500 salariés) aura une place importante dans la conduite du projet. Les agents sont les premiers à être au contact de la population et un effort managérial sera entrepris à tous les niveaux.

Angers travaillera sur ses atouts paysagers et patrimoniaux. La douceur de vivre, loin d’être vécue négativement, sera mise en avant pour renforcer l’attractivité de la cité et le plaisir des Angevins. »

Les réactions à la candidature de Jean-Luc Rotureau :

Emmanuel Capus (conseiller municipal, UMP) : « C’est avant tout une affaire interne au Parti socialiste, dont les dissensions locales se confirment jour après jour. En se présentant à la mairie, M. Rotureau force le maire à une primaire, celle que les instances parisiennes de son parti lui ont refusée, celle que les militants angevins du PS lui ont refusée, celle que Frédéric Béatse lui-même lui a refusée. Les électeurs trancheront. Ce que je constate pour ma part, c’est que Frédéric Béatse est incapable de rassembler au sein de sa propre famille. Quoi de plus normal pour un maire porté au pouvoir après un putsch fomenté par un clan et qui a profondément choqué les Angevins ! Un an et demi plus tard, le maire est à la tête d’une équipe municipale coupée en deux, divisée, éclatée. Comment peut-il prétendre rassembler et représenter les Angevins ? C’est tout bonnement inimaginable. J’ajoute que pour la majorité municipale, la défection de Jean-Luc Rotureau s’ajoute à une liste déjà longue de femmes et d’hommes qui soit ont démissionné (Sophie Briand-Boucher, Philippe Marcowitz) soit ont été « limogés » (Bernadette Caillard-Humeau). Ces derniers mois de mandat ressemblent fort à une fin de règne. »

Laurent Gérault (UDI) : « Je prends acte de la candidature de Jean-Luc Rotureau, aujourd’hui, 18 mois après la démission de Jean-Claude Antonini. Nous avons avec Jean-Luc Rotureau des divergences politiques. Toutefois, j’apprécie tant sur la forme que sur le fond sa déclaration. Son annonce est centrée sur Angers, au service des Angevins et non d’un clan ou d’un camp. Il la justifie par ses 18 années au service de notre ville. C’est une bonne nouvelle pour la démocratie locale. Il est déterminé sans être méprisant. Je ne doute pas qu’il contribuera à enrichir le débat, en évitant les questions de personne et les propos revanchards. La question du second tour demeure cependant. Il n’y a pas répondu. Ira-t-il au bout de sa logique ou s’enfermera-t-il dans une primaire à gauche ? »

Gilles Mahé, adjoint au maire d’Angers (Les verts) : « La candidature de Jean Luc Rotureau est sans surprise. Elle était pressentie depuis plusieurs mois. Je la respecte à titre personnel, mais ne l’approuve pas, et j’espère qu’elle n’est pas guidée par un sentiment de revanche; revanche d’une primaire non obtenue et qu’il impose dans le prochain scrutin municipal. Cette candidature participe à la dispersion des forces de gauche, écologistes et progressistes, alors que l’union la plus large est souhaitable, autour d’un projet partagé, d’une ambition et d’une vision claire pour Angers et les Angevins. A chacun de décider si cette union doit être construite avant le premier tour… ou à son issue ! J’ai déja fait part de mon avis personnel sur cette question et continuerai à privilégier le rassemblemen, pour construire l’avenir. »

Christophe Béchu (sénateur UMP et candidat aux élections municipales) : « La candidature aux municipales à Angers de Jean-Luc Rotureau est tout sauf une surprise. Les Angevins avaient compris depuis longtemps qu’il finirait par se présenter. Tout le monde sait que cette candidature est la conséquence logique de la succession aux forceps du maire socialiste élu en 2008, succession que Jean-Luc Rotureau n’a pas digérée. Je connais Jean-Luc Rotureau, ses valeurs, son engagement, puisqu’il préside le groupe d’opposition au conseil général du Maine-et-Loire, que je préside depuis dix ans. Je ne doute pas de la qualité des débats que nous aurons à l’occasion de cette campagne. »

Frédéric Béatse (Maire d’Angers, PS) : « C’est avec beaucoup de regrets que je viens d’apprendre la candidature de Jean-Luc Rotureau aux élections municipales de mars prochain. Depuis plus de six mois, j’ai tenté, sans relâche, de proposer à Jean-Luc de travailler main dans la main pour construire un projet en adéquation avec les attentes des Angevins. Je fais, aujourd’hui le constat de cet échec, avec la certitude que ce qui nous rapproche est beaucoup plus fort que ce qui nous sépare. Je veux que les Angevins sachent que ma porte restera ouverte à Jean-Luc quoi qu’il se passe dans les prochaines semaines et j’appelle solennellement à ce que l’unité puisse se consolider autour de mon programme. Je fais le vœu qu’il respectera pendant toute la campagne ses compagnons de route et le bilan auquel il a contribué. Toute autre attitude ne servirait que nos adversaires communs et permettrait à la droite revancharde de conquérir la ville. Il reste d’ailleurs dans le groupe majoritaire et je suis certain que nous continuerons à être unanimes sur toutes les décisions comme cela a été le cas depuis 2008. J’ai signé l’engagement dans ma candidature au Parti socialiste de retirer ma liste si je me retrouve en situation d’être derrière une autre liste portant les valeurs de la gauche, j’attends de lui la même clarté de positionnement. Nous avons réussi à préserver une relation cordiale et constructive tout au long de ce mandat, je ne change pas d’avis aujourd’hui sur l’homme. Je fais confiance aux Angevins pour arbitrer cette situation non pas sur des questions de personne mais de projets et d’enjeux pour la ville. C’est, je crois, la seule manière de nous présenter dignement devant nos concitoyens. »