Maison Nuage, c’est le nom de l’atelier lancé par deux artistes angevin, Lénaïg et Pilou, qui met pour la première fois en avant à Angers la risographie, une méthode d’impression plus écologique que les pratiques traditionnelles.
Lénaïg et Pilou ont créé Maison Nuage il y a moins d’un an. – © Angers.Villactu.fr
Créée en avril 2023 par Lénaïg et Pilou, deux jeunes artistes angevins, l’association Maison Nuage est née d’une ambition commune : celle de donner une place de choix à la risographie, une technique d’impression encore peu répandue en France.
Maison Nuage est aujourd’hui la seule structure à Angers à proposer la risographie, une technique d’impression qui se distingue non seulement par son esthétique mais aussi par son processus artisanal et respectueux de l’environnement.
Un projet commun
Âgés de 26 et 30 ans, Lénaïg et Pilou se sont rencontrés il y a deux ans et demi par l’intermédiaire d’un ami commun : « Cela faisait dix ans que je rêvais d’avoir mon atelier. Puis j’ai rencontré Lénaïg qui m’a introduite à la méthode de la risographie et ça a été un coup de cœur. On s’est donc rapidement lancé ensemble dans l’aventure », explique Pilou.
Avant cela, tous deux ont suivi une formation en arts appliqués. Après une année de classe préparatoire en arts (MANAA), Lénaïg a poursuivi un BTS Design graphique à Montaigu, tandis que Pilou l’a fait à Angers.
Ensemble, ils ont alors cherché à se procurer une imprimante de risographie, finissant par trouver un modèle « utilisé autrefois par le parti communiste pour imprimer des tracts, ajoute Lénaïg. Cette imprimante permet l’impression simultanée de deux couleurs, contrairement à certains autres modèles ».
Une des créations de Lénaïg, sous son nom d’artiste Gianel, en risographie. – © Maison Nuage
Une technique d’impression singulière
Originaire du Japon, la risographie est une technique d’impression qui s’apparente à une sérigraphie mécanisée. Utilisant des encres à base de soja, elle est à la fois respectueuse de l’environnement et adaptée à la production de grande quantité. Le principe repose sur la reproduction d’une image par pochoir à l’aide d’un duplicopieur appelé « risographe ».
« Une image, envoyée par ordinateur ou scannée, est gravée sur une matrice enroulée autour d’un tambour. Ce tambour, imprégné d’encre, tourne à grande vitesse pour transférer l’encre sur le papier, qui passe à travers la machine. La technique permet de jouer sur la texture du papier et l’intensité des encres », décrit Lénaïg.
L’association se spécialise dans la production sur-mesure, s’adaptant aux demandes variées de ses clients : flyers, cartes de visite, dépliants, cartes postales, stickers, faire-part, et bien d’autres.
« Nous avons la capacité d’imprimer jusqu’à 100 exemplaires en 30 minutes. En raison du coût de production, les commandes se font à partir de 25 tirages minimum », poursuit Pilou.
La risographie est une technique d’impression qui fonctionne couleur par couleur, chaque teinte étant appliquée séparément : « Cela demande un temps de séchage entre chaque couche afin d’obtenir le résultat final », souligne Lénaïg.
Lorsqu’un client leur soumet une illustration, Lénaïg et Pilou décomposent l’image en couches, déterminant pour chacune la couleur à utiliser.
« Ce qui est super avec la risographie, c’est que chaque pièce a un caractère unique, que ce soit à travers les imperfections légères de l’alignement ou la texture des encres. Il ne faut pas s’attendre à avoir un travail parfait, mais c’est ce qui fait tout son charme », ajoute-t-elle.
Une des créations de Pilou en risographie. – © Maison Nuage
Un atelier d’impression en plein essor
En septembre 2024, l’activité de l’atelier connaît une nette progression. « Depuis septembre, la demande est vraiment là, on multiplie les projets », se réjouit Pilou. Maison Nuage devient peu à peu une référence locale pour celles et ceux qui cherchent à produire des supports imprimés en petites ou moyennes séries.
Lénaïg et Pilou souhaitent désormais démocratiser la risographie, encore peu connue en France, et la rendre accessible à un large public. Ils envisagent notamment de proposer des ateliers d’initiation pour les particuliers, les artistes et les associations locales. Ils aimeraient également introduire cette technique dans les écoles, « où elle est souvent absente des programmes d’enseignement comme c’était mon cas », témoigne Pilou.
Par Eline Vion.
Suivez toute l’actualité d’Angers sur la chaîne WhatsApp d’Angers Villactu.
