Maine-et-Loire : Plusieurs milliers de jeunes en situation de décrochage scolaire
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Maine-et-Loire : Plusieurs milliers de jeunes en situation de décrochage scolaire

Anjou Lab, un laboratoire d’idées angevin porté par des chercheurs, élus et experts, vient de publier une étude sur le décrochage scolaire dans le Maine-et-Loire. Au total, ils sont près de 7 500 jeunes décrocheurs dans le département.

Etudiants

Près de 7 500 jeunes sont en situation de décrochage scolaire dans le Maine-et-Loire. – © Adobe Stock

Depuis les années 1980, le taux de décrochage scolaire en France a connu une diminution constante, passant de près de 40 % en 1980 à moins de 8 % en 2022. Malgré cette baisse, la problématique du décrochage scolaire occupe une place croissante dans la politique éducative nationale, avec une multiplication des dispositifs de lutte.

« La récente crise sanitaire a accentué les inégalités scolaires, mettant en lumière les écarts de réussite entre les élèves les plus défavorisés et les autres. Les émeutes urbaines de l’été 2023 ont également souligné la désillusion d’une jeunesse qui ne croit plus dans la promesse républicaine. Les indices de position sociale publiés en octobre 2022 ont révélé des fractures entre l’enseignement privé et public », indiquent Sylvie Duffar-Tolassy, Rabie Ressad, Christophe Boujon et Noam Leandri, les rédacteurs de l’étude d’Anjou Lab.

Angers, Cholet et Saumur ciblées

Les inégalités concentrées dans les zones urbaines, telles que Cholet, Angers et Saumur, font du Maine-et-Loire un territoire toujours confronté au problème persistant du décrochage scolaire, même si la situation aux niveaux départemental et régional, est moins préoccupante qu’à l’échelle nationale.

En 2019, 29 000 jeunes de 14 à 24 ans étaient en situation de décrochage scolaire dans les Pays de la Loire, soit 5,9 % de cette tranche d’âge. Une moyenne inférieure au taux national qui s’élève à 6,7 %.

Les territoires dits « à risque élevé » sont ceux qui concentrent des familles dont les parents sont inactifs, peu, voire pas diplômés, et dont le logement est suroccupé. Dans la région, des disparités territoriales existent, avec des taux plus élevés dans l’est, notamment en Sarthe et dans le Maine-et-Loire. Ce dernier comptabilise au total 7 480 jeunes décrocheurs.

Dans le Maine-et-Loire, Cholet et Saumur font partie de la catégorie « à risque élevé ». Dans la communauté d’agglomération de Saumur Val de Loire, 10,5 % des jeunes de 14 à 24 ans sont décrocheurs, soit 1 200 jeunes. Angers est répertoriée parmi les huit grandes villes présentant un profil à risque « assez élevé », caractérisé comme « un territoire urbain marqué par d’importantes inégalités ».

La plupart des autres territoires du Maine-et-Loire sont, quant à eux, classés comme des zones à risque intermédiaire, regroupant une proportion significative de communes rurales non périurbaines. Les intercommunalités entourant Angers présentent un risque de décrochage faible, avec une moyenne de 4,7 % de décrocheurs.

Les majeurs et les garçons sont les plus touchés

Bien que la majorité des décrocheurs soient majeurs, le phénomène concerne également les mineurs. En 2019, 3 % des jeunes de moins de 18 ans ne fréquentent plus l’école et n’ont pas obtenu de diplôme.

« Bien que des solutions aient été proposées, le problème de fond persiste. Les taux actuels ne reflètent que la partie visible de l’iceberg, ne tenant pas compte des jeunes de moins de 16 ans déjà décrocheurs, mais inclus dans les statistiques des enfants scolarisés », explique Anjou Lab.

Selon des données datant de 2019, les garçons sont davantage affectés que les filles, avec des taux respectifs de 6,9 % et 4,8 %.

Dans le Maine-et-Loire, département des Pays de la Loire connaissant un taux de chômage des jeunes plus élevé (15 %), les décrocheurs sont particulièrement touchés.