Une nouvelle fois absent ce lundi 29 avril du conseil municipal, Christophe Béchu, désormais premier adjoint au maire, ne devrait pas toucher l’intégralité de ses indemnités selon l’opposition.
Christophe Béchu avait laissé sa place de maire à Jean-Marc Verchère en 2022 – © Archives Angers.Villactu.fr
Devenu ministre il y a bientôt deux ans, Christophe Béchu est aussi premier adjoint au maire d’Angers. Le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, pris par ses missions, n’est que rarement présent à Angers, comme hier soir lors du dernier conseil municipal. Une nouvelle absence qui a passablement agacé Silvia Camara-Tombini (PS) du groupe d’opposition Aimer Angers.
Elle a décidé de prendre la parole afin de faire un rappel au règlement intérieur en citant l’article 21. Ce dernier indique notamment que les indemnités peuvent être réduites si l’élu ne participe pas suffisamment aux séances plénières et aux commissions.
« Il n’aura échappé à personne les absences répétées du premier adjoint de la ville »
« J’aimerais que vous fassiez respecter cet article 21 car il n’aura échappé à personne les absences répétées du premier adjoint de la ville. Depuis septembre 2022, vingt conseils municipaux ont eu lieu. Christophe Béchu a assisté, parfois très partiellement, à cinq d’entre eux. À l’agglomération, nous avons eu vingt conseils dont seulement trois en sa présence. Par ailleurs, le premier adjoint ne participe jamais aux commissions qui permettent de préparer les conseils », a dénoncé Silvia Camara-Tombini.
Pourtant, selon l’ancienne candidate à l’élection municipale, le premier adjoint « a bénéficié de la totalité des indemnités correspondant à ces deux mandats, soit un total mensuel net de 3 089,50 €, plus de deux fois le Smic ». Elle a demandé au maire d’Angers, Jean-Marc Verchère, de faire appliquer le règlement intérieur.
« Le rôle de Christophe Béchu est d’appliquer une certaine morale, qui fait qu’il reconnaîtrait enfin qu’il n’est pas concevable de laisser entendre qu’on puisse mener de front son ministère conséquent et le rôle de premier adjoint », a poursuivi l’élue.
« Je suis heureux d’avoir un premier adjoint comme lui »
« C’est assez facile et relativement déplacé ou désobligeant. Vous imaginez bien que le rôle du premier adjoint ou du rapporteur du budget à l’agglomération ne se limite pas à des présences. Le fait que notre ville puisse bénéficier au sein du gouvernement de la présence d’un des nôtres n’est pas une mince affaire. Ce n’est pas uniquement avec sa présence physique que son intervention pour la Ville doit être balayée. Je suis heureux d’avoir un premier adjoint comme lui, même s’il est peu présent. Bien sûr, ça a des inconvénients. Bien sûr, le calendrier n’est pas extensible. Il m’arrive de monter à Paris. Il m’arrive de l’appeler. Il arrive que ce soit l’inverse. Mais de grâce, ne ramenez pas ça simplement à un problème budgétaire et de présence alors qu’on sait bien que ses missions l’appellent aussi ailleurs », lui a répondu Jean-Marc Verchère.
