La préfecture de Maine-et-Loire compte désormais 46 000 étudiants. Un nombre élevé qui a provoqué ces dernières années des difficultés d’accès au logement. Selon la majorité, la situation s’améliore. Un constat qui n’est pas partagé par les oppositions.
La ville d’Angers compte en cette rentrée 46 000 étudiants, soit une augmentation des effectifs de 35,2 % en dix ans. Depuis cinq ans, lors de chaque rentrée, la tension sur le marché immobilier pousse certains étudiants à dormir à l’hôtel, dans leur voiture, voire même à abandonner leurs études. « C’est toujours un sujet important, avec plusieurs dispositifs pour aider les familles à trouver des logements disponibles », expliquait avant le conseil municipal Benjamin Kirschner, adjoint au maire chargé de la jeunesse et à la vie étudiante.
De nouvelles résidences étudiantes l’année prochaine
Entre 2019 et 2023, 1 341 lits supplémentaires ont vu le jour dans des résidences étudiantes. La Ville annonce par ailleurs 2 222 lits supplémentaires à venir dans trois résidences Crous pour la rentrée 2025. À l’heure actuelle, 52 personnes n’ont pas de solution pour se loger, dont 46 pour des raisons administratives, a indiqué l’adjoint au maire. « L’année dernière à date, il y avait 150 étudiants sans solution. Nous restons une ville à taille humaine. Notre volonté n’est pas d’augmenter le nombre d’étudiants à Angers en accueillant de nouvelles écoles », a indiqué Christophe Béchu lors d’une conférence de presse en amont du conseil municipal.
Un manque d’ambition
« Nous ne pouvons que constater que les politiques publiques manquent d’ambition et de cohérence. Les dispositifs s’additionnent sans véritable synergie. Ils sont insuffisants et beaucoup d’étudiants peinent à trouver un logement décent et abordable. Il est impératif de travailler à une stratégie globale qui inclut la construction de logements étudiants qui ne sont pas que des résidences universitaires, difficilement accessibles à tous et toutes. Pourquoi ne pas envisager des aides spécifiques pour les propriétaires qui acceptent de louer à des étudiants à des tarifs accessibles ? », s’est exprimée lors du conseil municipal Céline Véron (Aimer Angers).
Un sentiment partagé par Elsa Richard (ELV) : « Angers est la troisième ville la plus étudiante de France. Il y a eu un manque d’anticipation sur la question du logement. La création de nouveaux lits est une bonne chose, mais arithmétiquement on arrive à la moitié du nombre d’étudiants en plus que la ville doit absorber. »
Une précarité alimentaire
L’opposition, par la voix de Céline Véron, estime que « 10 % des étudiants seraient en précarité alimentaire, soit 4 700 étudiants. Les besoins ne sont aujourd’hui pas couverts. Des dispositifs existent, mais la Ville doit s’engager davantage et assumer sa responsabilité en ne déléguant pas aux associations la gestion de cette détresse ».
De son côté, Claire Schweitzer (Angers citoyenne et solidaire) a regretté que le repas à 1 euros pour les étudiants n’ait pas été voté à l’Assemblée nationale et que le camp présidentiel ne fasse pas suffisamment contre la précarité alimentaire. Christophe Béchu a décidé de couper le micro estimant qu’il fallait « rester sur les affaires locales ». Un acte qui a passablement agacé les membres de l’opposition.
Par Sylvain Réault.
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