Limitation des passages en déchèterie, second four d’incinération… Angers Loire Métropole recadre sa gestion des déchets
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Limitation des passages en déchèterie, second four d’incinération… Angers Loire Métropole recadre sa gestion des déchets

Lors de son conseil communautaire, Angers Loire Métropole a adopté de nouvelles mesures pour améliorer sa gestion des déchets. Limitation des passages en déchèterie et développement des infrastructures d’incinération figurent parmi les dispositifs qui entreront progressivement en vigueur à partir de 2025.

En 2023, un habitant d’ALM a produit en moyenne 472 kg de déchets. – © Angers.Villactu.fr

Face à l’augmentation des flux en déchèteries et aux enjeux environnementaux, Angers Loire Métropole (ALM) a voté, lors du conseil communautaire de ce lundi 9 décembre, un ensemble de mesures visant à réduire les déchets et à moraliser leur gestion.

Parmi celles-ci, la limitation à 24 passages annuels dans les déchèteries, une accélération de la collecte des biodéchets et la construction d’un second four incinérateur.

Limiter les passages pour optimiser l’usage des déchèteries

À partir d’avril 2025, ALM mettra en place un décompte des passages dans ses neuf déchèteries, les limitant ainsi à 24 passages par an. Cette décision vise à réduire les flux excessifs et à prévenir les abus, notamment ceux de certains professionnels.

« Nous appliquerons cette mesure à partir d’avril 2025, c’est-à-dire que pendant les premiers mois de l’année, il n’y aura pas de décompte et ensuite il n’y aura que 24 passages, un nombre suffisant et plus important que dans les autres collectivités de Maine-et-Loire », explique Christophe Béchu, président d’ALM.

Une étude menée par l’agglomération montre qu’environ 6 500 usagers dépassent déjà ce seuil, parfois avec plus de 100 passages annuels.

Christophe Béchu a défendu cette mesure en insistant sur son objectif de responsabilisation : « Il ne s’agit pas de rentabiliser le système, mais de moraliser son usage pour garantir un service de qualité à tous. »

Les usagers seront alertés d’un rappel par email à partir du 12ème passage et devront payer un supplément au 25ème. Des exceptions sont prévues pour les employés rémunérés via le CESU, uniquement pour les déchets verts, « et dans des cas spécifiques comme le vidage de logements après un décès », ajoute Jean-Louis Demois, vice-président d’ALM en charge des déchets.

Un déploiement accéléré des solutions de tri

Dans le cadre de ses objectifs de transition écologique, ALM intensifie ses efforts pour collecter les biodéchets, qui représentent jusqu’à 30 % des ordures ménagères. Après une phase expérimentale dans deux quartiers d’Angers, le dispositif sera généralisé dans toute l’agglomération.

Jean-Louis Demois a salué les efforts déjà réalisés par les habitants : « En dix ans, le poids des déchets par habitant a baissé de 13 %. Il faut continuer à progresser. C’est pourquoi, d’ici 2026, 470 abribacs seront déployés, complétés par 47 bornes grutables et 17 000 composteurs individuels. »

Réduction de l’enfouissement et renforcement des infrastructures

L’agglomération ambitionne également de réduire l’enfouissement des déchets, qui est passé de 15 000 tonnes en 2022 à 10 000 tonnes en 2023. À terme, ALM espère mettre fin à cette pratique.

Pour accompagner cette transition, un investissement de 82 millions d’euros sera consacré à la construction d’un second four à l’usine d’incinération de Lasse.

Prévue pour 2029, cette installation pourra traiter jusqu’à 85 000 tonnes supplémentaires de déchets par an, incluant les apports d’autres territoires voisins, notamment celui de l’agglomération de Sablé-sur-Sarthe et de Tours.

Par Eline Vion.

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