Les vitraux restaurés de la cathédrale d’Angers exposés au grand public pendant un mois
Culture

Les vitraux restaurés de la cathédrale d’Angers exposés au grand public pendant un mois

Après une restauration supervisée par la DRAC des Pays de la Loire, les vitraux de la cathédrale Saint-Maurice d’Angers sont exposés au château d’Angers pendant un mois, avant leur réinstallation dans le courant de l’année 2025.

Le temps céleste est représenté sur les vitraux de la rosace sud avec notamment la Vierge et les signes du zodiac. – © Angers.Villactu.fr

De 2021 à 2023, les vitraux de la cathédrale Saint-Maurice d’Angers datant du XVème siècle, ont été entièrement restaurés par l’atelier angevin Barthe-Bordereau, afin de leur redonner leur apparence d’origine.

Après une exposition de février à juin 2024 au musée de Cluny à Paris, les vitraux font une escale au château d’Angers pendant un mois pour une exposition au plus proche du public, avant d’être réinstallés dans la cathédrale, courant 2025.

Des vitraux passés au crible

Le projet a été piloté par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) des Pays de la Loire, avec un budget de 430 000 €. Chaque panneau de la rosace sud, soit 120 au total, a fait l’objet d’une analyse détaillée visant à distinguer les éléments d’origine des parties ajoutées lors de restaurations passées. Ce processus de « critique d’authenticité » a été mené par Karine Boulanger, spécialiste du vitrail, en collaboration avec des conservateurs du patrimoine.

« Le 7 juillet 1451, un incendie endommageait le transept nord de la cathédrale, détruisant la rosace située à cet endroit. Suite à l’incident, les chanoines de la cathédrale ont fait appel au peintre verrier André Robin pour créer une nouvelle rosace au nord et restaurer celle du sud afin de préserver une certaine homogénéité. Karine Boulanger intervient alors pour resituer ces différents éléments selon leur date d’origine », explique Benjamin Carcaud, conservateur des monuments historiques au sein de la DRAC.

Benjamin Carcaud, conservateur des monuments historiques au sein de la DRAC. – © Angers.Villactu.fr

L’atelier Barthe-Bordereau a ensuite pris en charge la restauration technique. « Les plombs de casse, installés au fil du temps pour stabiliser les sections endommagées, ont été remplacés par des résines naturelles, dans le but de préserver la cohérence visuelle de l’ensemble, précise le conservateur. Les parties où la peinture s’était effacée ont été retouchées à froid, selon des méthodes qui respectent les matériaux d’origine ».

La phase finale de nettoyage a permis de redonner aux vitraux des teintes nettes, notamment pour les nuances de rouge et de bleu qui dominent l’ensemble.

Une exposition jusqu’en décembre

Actuellement, quatre panneaux de la rosace sud sont exposés dans la chapelle du château d’Angers, où ils sont rétroéclairés « pour en montrer les détails de manière optimale », indique Benjamin Carcaud. Parmi les pièces exposées, on retrouve des représentations de la Vierge à l’Enfant, entourée de motifs floraux, ainsi que des médaillons avec des figures de rois musiciens et d’anges. L’exposition de ces panneaux est ouverte jusqu’au 1er décembre.

Les vitraux devraient être par la suite réinstallés dans la cathédrale en 2025. À cette occasion, la rosace sud sera reculée de cinq centimètres, laissant la place à une verrière de doublage en verre clair, visant à protéger les vitraux des intempéries et de la pollution atmosphérique sur le long terme.

Par Eline Vion.

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