En prévision des vacances d’été, le CHU d’Angers indique que les services d’urgence resteront ouverts pendant toute cette période et appelle les patients à ne pas renoncer aux soins malgré une situation sanitaire qui se dégrade.
A l’approche des beaux jours, le CHU d’Angers a annoncé la réorganisation de ses services en raison de la baisse d’activité qui survient durant la période estivale, mais aussi à cause du rebond épidémique.
Un maintien des services
Durant les mois de juillet et août, contrairement à de nombreux services hospitaliers en France, notamment à Bordeaux ou Grenoble, les urgences du CHU d’Angers demeureront ouvertes 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Ce maintien est appliqué à tout le Groupe hospitalier territorial (GHT) comprenant Saumur et Cholet.
Les services restent ouverts même si l’activité baisse durant la période estivale. « Au plus fort de l’été, nous maintiendrons 80 % de notre capacité d’hospitalisation ce qui revient à 811 lits d’hospitalisation disponibles. En comparaison, 81 % des lits étaient disponibles en 2018 pour cette même période. Notre capacité d’hospitalisation est plutôt stable », indique Arnaud Pouillart, directeur général adjoint du CHU.
Pour garantir une meilleure qualité des services, « il ne faut pas que les patients hésitent à appeler le 116 – 117 ou même le 15 avant de se déplacer aux urgences afin d’éviter des visites inutiles », conseille le professeur Dominique Savary. Un médecin régulateur sera au bout de la ligne afin de rediriger au mieux vers les services appropriés. Au CHU d’Angers, le temps d’attente moyen approche les quatre heures et le nombre de venues inadéquates correspondent à 15 % des cas.
Du personnel recherché
Le CHU prépare aussi le départ en congés de son personnel. « Nos soignants ont besoin de vacances. Pour cela, nous maintenons la possibilité qu’ils puissent prendre trois semaines de vacances consécutives », explique Arnaud Pouillart.
Le CHU a d’ores et déjà lancé le recrutement en CDD de 200 personnels paramédicaux afin de pallier le manque de médecins durant leurs vacances. « 70 % de notre objectif de recrutement pour la période est atteint, mais cela n’est pas évident en raison de la situation tendue sur le marché de l’emploi », ajoute le directeur général adjoint.
Du personnel sera aussi recherché pour 2023. Dans le cadre d’un accord entre le CHU d’Angers, la CFTC et la CFDT, deux des cinq organisations syndicales de l’établissement, une trentaine de postes seront créés d’ici un an. Ils auront pour but de renforcer les effectifs, notamment afin que les salariés prennent plus facilement leurs congés et bénéficient de formations.
Pour attirer les candidats, chaque salarié recruté pour un poste vacant pourra être titularisé dans la fonction publique hospitalière sans condition d’ancienneté. A cela s’ajoute une revalorisation des salaires à partir du 1er juillet pour tous les employés, saisonniers ou non, à hauteur de 100€ net par mois.
Un rebond épidémique
L’annonce de la réorganisation estivale du CHU d’Angers a été aussi l’occasion de rappeler que la crise sanitaire n’est pas derrière nous.
En effet, depuis quelques semaines, le taux d’incidence du Covid-19 est à la hausse dans le Maine-et-Loire, notamment auprès des personnes de plus de 65 ans ainsi que des personnes à risques. « Au début du mois de juin, il y avait 15 patients hospitalisés avec le Covid contre 27 aujourd’hui, dont 5 en réanimation », déclare Guillaume Bouhours, vice-président de la commission médicale d’établissements.
Le CHU appelle ainsi les personnes de plus de 60 ans à recevoir leur deuxième dose de rappel. « Il doit être envisagé de reprendre le port du masque dans les transports et d’appliquer les gestes barrières, notamment le lavage de mains », préconise le médecin.
Cette dégradation sanitaire ne doit cependant pas impacter la venue des patients à l’hôpital. « Il ne faut pas renoncer à se faire soigner, insiste Arnaud Pouillard. S’il y a des difficultés concernant un rendez-vous, le praticien ira vers le patient ».
« Nous insistons sur ce point car c’est un phénomène récurrent durant la crise du Covid », confirme Guillaume Bouhours.
Par Eline Vion.