Il y a quelques semaines, les salariés de la librairie Contact et du magasin Sadel apprenaient la possible fermeture des deux commerces. Avec le soutien du syndicat Force ouvrière (FO) et des clients, les salariés veulent se mobiliser pour éviter la disparition de ces deux magasins.

Les salariés, accompagnés du syndicat FO, entendent se mobiliser – © Angers.Villactu.fr
Après la fermeture des magasins Sadel de Rennes et Vannes, la Scop Savoir Plus annonçait le mois dernier la possible fermeture de la librairie Contact (15 emplois), des magasins Sadel d’Angers (17 emplois), d’Orvault (8 emplois), et du site logistique de Loriol dans la Drôme (13 emplois).
La Sadel, ouverte en 1955, et la librairie Contact, située rue Lenepveu, étaient rassemblées au sein d’une coopérative. En 2018, la coopérative s’est transformée en Scop (Société coopérative et participative) sous le nom de Savoir Plus. « Notre volonté est de céder les fonds de commerce à des repreneurs. Nous voulons faire perdurer les enseignes et conserver les emplois », indiquait le mois dernier Patrice Bouyssou, directeur général de Savoir Plus.
Un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) bientôt activé ?
À ce jour, aucun repreneur ne se serait manifesté pour le magasin Sadel de la rue Vaucanson. La librairie Contact attirerait davantage l’intérêt selon les salariés. Ces derniers craignent de voir disparaître leur emploi, mais aussi deux magasins historiques d’Angers. Si au mois de septembre aucun repreneur n’est trouvé, un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) sera alors mis en place, avec 53 emplois menacés.
Selon le directeur général de Savoir Plus, la décision de fermer ces différents magasins « n’a pas été prise de manière unilatérale. Elle a respecté le processus décisionnel conforme à toutes les Scop SA, à l’issue de débats éclairés au sein des différentes instances de l’entreprise. Il n’était pas possible d’associer tous les salariés à cette décision ». Un choix que de nombreux salariés regrette.
« Dans une Scop, chaque salarié associé dispose d’une voix. Selon nos statuts, le conseil d’administration avait tous les pouvoirs pour prendre cette décision. Mais si nous ne sommes pas consultés pour une décision aussi grave, à quoi cela sert de prendre des parts dans une Scop ? », se questionne Thierry, commercial depuis 38 ans chez Savoir Plus et délégué syndical Force ouvrière.
Les salariés dans l’attente d’une expertise comptable indépendante
Les salariés regrettent plusieurs choix stratégiques de ces dernières années, comme le fait de privilégier la vente en ligne par rapport aux magasins. « Nous avons un chiffre d’affaires qui a baissé de près de 10 millions en quatre ans. Que s’est-il passé ? », se demandent-ils, réclamant une expertise comptable indépendante. Refus de la part des délégués du personnel estimant que cela serait trop coûteux.
« Nous voulons cette expertise. Aujourd’hui, nous sommes dans le doute. S’il n’y a rien à se reprocher, autant la faire », poursuit Thierry.
Un projet de rachat ?
Selon les salariés, un projet de rachat d’une entreprise par Savoirs Plus est dans les cartons. « Nous nous demandons si la fermeture des magasins et du site logistique n’est pas liée à une demande de garantie bancaire », avancent les salariés. Une interrogation qui, pour le moment, ne trouve pas de réponse.
Des actions envisagées
Depuis l’annonce des fermetures, une pétition a recueilli 4 500 signatures et de nombreux témoignages afflux dans les magasins. En attendant le prochain Comité social et économique (CSE) prévu le 20 mai, les employés envisagent des actions, comme des débrayages.
Par Sylvain Réault.
Suivez toute l’actualité d’Angers sur la chaîne WhatsApp d’Angers Villactu.