Avec un taux de fécondité qui diminue depuis 2013, les Pays de la Loire se rapprochent peu à peu de la moyenne nationale, elle aussi en baisse. Cette tendance devient alors « un enjeu pour l’avenir du territoire » d’après l’Insee.
Dans une étude de l’Institut national de la statistique et des études économique (Insee) parue le 14 mars dernier, la région des Pays de la Loire connaît depuis 2013 une forte baisse de la fécondité, se rapprochant ainsi des chiffres observés au niveau national.
Cette évolution est étroitement liée à des changements sociodémographiques, « les ligériennes étant plus diplômées et plus actives, elles se marient moins qu’auparavant et ont des enfants plus tard ».
Des disparités entre les départements
Entre 1975 et 2023, l’indicateur conjoncturel de fécondité dans la région est passé de 2,28 enfants par femme à 1,68, tandis qu’au niveau national, il est descendu de 1,93 à 1,64 enfant par femme. Cette convergence vers la moyenne nationale est observable dans l’ensemble des départements de la région.
« En Loire-Atlantique, le niveau de fécondité est désormais inférieur à la moyenne nationale à 1,60 enfants par femme. En Vendée (1,65) et dans le Maine-et-Loire (1,71), la moyenne s’approche du niveau national, tandis qu’elle reste relativement élevée dans les départements de la Sarthe (1,79) et de la Mayenne (1,95), ce dernier se classant même au 4ème rang français en termes de fécondité », explique l’Insee.
Métiers, diplômes et mariages comme raisons principales
Selon l’étude, plusieurs facteurs contribuent à cette baisse de la fécondité. D’une part, le retardement de l’âge de la maternité, avec « un pic de fécondité atteint à 30 ans en 2023, contre 23 ans en 1975 dans la région ». Ce phénomène est observé de manière similaire au niveau national, avec un pic de fécondité à 31 ans en 2023, contre 25 ans en 1975.
D’autre part, « le niveau d’activité professionnelle des femmes est le premier facteur déterminant dans le fait d’avoir trois enfants ou plus, plutôt que deux ». Il y a notamment une diminution de la part des agricultrices au profit d’une augmentation des cadres et des professions intermédiaires. Les familles nombreuses sont moins fréquentes parmi les femmes occupant des postes de cadres, ce qui influe sur la baisse de la fécondité.
En parallèle à la baisse de la fécondité, l’étude observe une diminution du taux de mariage dans la région, reflétant ainsi une tendance nationale : « Le statut conjugal des mères est déterminant pour le passage de deux à trois enfants ou plus. Dans les Pays de la Loire comme en France métropolitaine, le mariage est deux fois moins fréquent en 2020 qu’il ne l’était en 1975. Le recul du mariage est un facteur explicatif supplémentaire de la baisse de la fécondité ».
Parmi les autres facteurs influençant la fécondité énoncés dans le rapport, on retrouve le niveau d’éducation des femmes. Les Pays de la Loire ont enregistré une augmentation significative du nombre de femmes diplômées du supérieur, passant de 5 % en 1975 à 48 % en 2020.
« Depuis 1975, les femmes en âge de procréer sont de plus en plus diplômées dans les Pays de la Loire comme en France. La durée des études s’allonge et retarde l’âge au premier enfant. La probabilité d’avoir une famille nombreuse diminue ainsi avec le niveau de diplôme », décrit l’Insee.
« Un enjeu pour les territoires »
Pour l’Insee, « la baisse de la fécondité est un enjeu pour l’avenir du territoire ». Dans les Pays de la Loire, la tendance s’aggrave depuis une dizaine d’année, passant d’un « croissant fertile » à un territoire de moins en moins fécond, à l’image de la France depuis cinquante ans.
« Moins de naissances se traduit à court terme par un vieillissement de la population et, à moyen terme, par un possible manque de main d’œuvre. Ainsi, l’évolution démographique d’un territoire peut avoir des répercussions sur ses perspectives économiques, le financement du système de protection sociale et de santé, les besoins en logements et en infrastructures. Dès lors, la baisse de la fécondité et son inscription dans la durée deviennent des enjeux déterminants pour le territoire », conclu l’institut.