Les nouveaux tarifs des cantines scolaires font débat entre la majorité et l’opposition
Politique

Les nouveaux tarifs des cantines scolaires font débat entre la majorité et l’opposition

La nouvelle grille tarifaire des cantines scolaires à Angers a divisé le dernier conseil municipal. Le maire, Christophe Béchu, défend une évolution tarifaire jugée plus équitable pour les familles modestes, tandis que l’opposition critique un manque de progressivité.

Les tarifs de la restauration scolaire ont évolué à la rentrée 2024. – © Adobe Stock

Lors du conseil municipal d’Angers du 16 décembre dernier, la question des tarifs des cantines scolaires a fait l’objet d’échanges tendus entre la majorité, dirigée par le maire Christophe Béchu, et l’opposition.

Ce sujet, déjà au cœur de nombreux débats, a été relancé par les critiques de la minorité qui conteste la nouvelle grille tarifaire, jugée « injuste ». Si la municipalité insiste sur la justice sociale de l’évolution des tarifs, les opposants continuent, quant à eux, de dénoncer des inégalités dans l’effort financier demandé aux familles.

« Une acceptation globale de l’évolution tarifaire »

Depuis la rentrée 2024, la ville d’Angers a mis en place une nouvelle grille tarifaire pour les repas scolaires. Contrairement au système précédent, qui offrait un forfait annuel permettant jusqu’à seize absences non justifiées, la nouvelle tarification repose sur un paiement au réel.

« Ce changement a permis de réduire de moitié le gaspillage alimentaire, passant de 86 g de nourriture perdus par enfant et par jour à 42 g. Avec cette nouvelle méthode, la ville économise l’équivalent de 50 000 repas chaque année », explique Christophe Béchu.

Le coût des repas varie en fonction du quotient familial, allant de 0,81 € pour les familles les plus modestes à 5,78 € pour celles dont le quotient est le plus élevé. Cette évolution a été accompagnée d’une hausse du budget consacré aux cantines scolaires, avec une augmentation de 600 000 € par an, portant le total à 2,8 millions d’euros.

Pour le maire d’Angers, « cette hausse est un gage de soutien aux familles les plus démunies, car elle permet de maintenir les tarifs les plus bas tout en augmentant les subventions aux tranches inférieures ».

Le maire précise également que « 95 % des enfants fréquentent encore les cantines scolaires », ce qui témoigne, selon lui, de « l’acceptation globale de cette évolution tarifaire par les familles ». En dépit de quelques critiques sur la hausse des tarifs pour les foyers les plus aisés, il assure que cette grille est « plus sociale » que celle qu’il a trouvée à son arrivée.

Une évolution tarifaire qui ne passe pas

L’opposition municipale, composée des groupes Aimer Angers, Angers écologique et solidaire, et Angers en commun, a immédiatement réagi à la présentation des chiffres par le maire lors du dernier conseil municipal.

Selon un document fourni par Papillote et Compagnie, qui gère les cantines scolaires, les groupes d’opposition estiment que « le taux d’effort des familles modestes est excessivement élevé par rapport aux familles plus aisées ». Ils soulignent qu’en l’absence de progressivité dans le calcul, « les familles ayant des revenus modestes ou moyens paient un effort 2,4 fois supérieur à celui des familles les plus riches ».

Pour Elsa Richard, élue du groupe Les Écologistes – Angers écologique et solidaire, « il n’est ni juste ni équitable que les familles avec les quotients familiaux les plus bas aient à supporter un tel effort ».

Les groupes de l’opposition appellent à une grille tarifaire plus équitable, préconisant un système où les familles les plus démunies bénéficieraient d’un taux d’effort plus faible, tandis que celles ayant des revenus plus élevés devraient contribuer davantage. Selon eux, une « courbe progressive » du taux d’effort aurait permis « une répartition plus juste de la charge financière ».

 

En réponse, Christophe Béchu a défendu la nouvelle grille tarifaire comme étant fondée sur des principes de solidarité et d’équité, s’appuyant sur des chiffres qu’il a projetés pour illustrer ses propos. « La grille tarifaire n’est pas une erreur, elle est bien construite pour être juste et soutenir les familles les plus précaires », a-t-il affirmé.

Il a également reproché aux opposants d’avoir relayé des « contre-vérités » depuis plusieurs mois, notamment en ce qui concerne la répartition du taux d’effort.

« Les hausses de tarifs concerne principalement les tranches les plus élevées, tandis que les familles les plus modestes bénéficient de réductions. Cette évolution a pour but de soutenir les familles, pas de les pénaliser », a-t-il martelé.

Par Eline Vion.

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