Economie

Les crêpes interdites de trottoirs

Les quelques commerçants qui vendent des crêpes dans le centre-ville d’Angers n’ont désormais plus le droit de le faire en dehors de leur boutique. La mairie souhaite maintenir cette activité à l’intérieur des commerces comme le prévoit le règlement. Certains commerçant parlent d’acharnement.

Depuis la taxe trottoir, finalement annulée, et l’augmentation des prix de stationnement, les relations se dégradent entre les commerçants et l’adjoint au commerce, Jacques Motteau.

Désormais, comme le prévoit le règlement et afin d’éviter les dérives, l’élu interdit aux commerçants de faire des crêpes à l’extérieur.

« On dirait que l’élu au commerce fait tout pour être un mal-aimé, alors qu’il devrait d’abord nous défendre », indique au Courrier de l’ouest, Fabien Rebours, gérant du « Lézard Vert », une boulangerie située rue Lenepveu.

« Ça ne me gêne pas que mon voisin vende des crêpes. Il faut bien que tout le monde vive. Cette mesure ne me surprend même pas : la mairie fait tout pour que le centre-ville se désertifie et meurt. Depuis le tram, ont bosse tous moins », confie au quotidien le gérant d’une crêperie voisine.

Installé place Louis-de-Romain, un autre commerçant fait part de son étonnement : « Ça fait 10 ans que je suis là et j’ai toujours été réglo. Je paye 1 500 € par an pour disposer d’une terrasse que j’ai aménagée comme il fallait. J’ai acheté une crêpière électrique pour éviter le gaz. Je suis même prêt, s’il le faut, à régler une « taxe crêpe » pour utiliser ma machine à l’extérieur, sans dépasser de mon périmètre. Ça augmente les ventes sur les boissons et ça crée une animation dans la rue, sans nuisance. Si je les prépare dans la boutique, j’en vends deux fois moins et les gens ne comprennent plus. Dans toutes les autres villes on vend des crêpes. Pourquoi nous mettre encore des bâtons dans les roues ? La conjoncture est assez compliquée. Franchement, je ne sais pas à quoi ils jouent… ».

Jacques Motteau, adjoint au commerce et cible de toutes les reproches des commerçants estime que « 99 % des commerçants sont dans les clous, 1 % refuse de respecter les règles et joue au chat et à la souris.

« Je suis juste dans mon rôle. Je raisonne non pas en fonction de cas particulies mais de l’intérêt général. Je me dois de faire respecter le règlement, comme on respecte le code de la route, même s’il fait râler. Si on tolère les crêpes, certains nous demanderont de sortir une friteuse, d’autres un barbecue. Et ça deviendra très vite l’anarchie », explique-t-il.