Le vendredi 4 février dernier, le préfet de Maine-et-Loire a dévoilé les chiffres de la délinquance pour l’année 2021. Des chiffres en hausse qui sont à relativiser après une année 2020 marquée notamment par les multiples confinements.
Comme chaque année à la même période, le préfet de Maine-et-Loire, entouré des procureurs d’Angers et de Saumur, des représentants des forces de l’ordre et des douanes, dresse un bilan de la délinquance dans le département pour l’année qui vient de s’écouler.
Les chiffres de la délinquance sont globalement en hausse en 2021. « Cependant, l’année 2021 arrive après une année 2020 très particulière. La comparaison des chiffres est délicate, notamment avec les différents mois de confinement », rappelle Pierre Ory, le préfet de Maine-et-Loire.
Au niveau départemental, les atteintes aux biens (vol, dégradation, cambriolage) ont augmenté de 5,1 % entre 2020 et 2021. La tendance sur les cinq dernières années reste plutôt favorable avec une baisse de 20 % sur les atteintes aux biens, soit 4 000 faits de moins entre 2017 et 2021.
Les atteintes volontaires à l’intégrité physique sont en hausse de 4,5 % en 2021. « Une augmentation inférieure à celle que l’on connaît au niveau national avec +12,5 % », souligne le préfet.
Les violences intrafamiliales sont en hausse de 8,5 %, avec nette augmentation (+30 %) des violences sexuelles et des viols. « La justice laisse de moins en moins passer ces faits. La libération de la parole joue également un rôle important. Nous prenons le risque que ces chiffres se dégradent, car cela veut dire que nous nous attaquons à un chiffre noir de la délinquance », explique Éric Bouillard, procureur d’Angers.
Des forces de l’ordre mobilisées pour le maintien de l’ordre
Depuis la crise des gilets jaunes en 2018, chaque samedi, de nombreuses manifestations ont lieu dans les villes françaises. Angers n’échappe pas à la règle. « Le maintien de l’ordre vient forcément impacter le travail des forces de l’ordre. Lorsque vous avez plusieurs manifestations chaque week-end, le quotidien de la police et de la gendarmerie est forcément bouleversé », affirme le procureur d’Angers.
« Chaque samedi, j’ai au minimum 70 % de mon effectif qui bloqué sur des missions de maintien de l’ordre. Ces effectifs qui sont engagés sur le maintien de l’ordre ne peuvent pas lutter contre la délinquance pendant ce temps », ajoute Jean Hayet, directeur départemental de la sécurité publique.
« Ce qui pose des difficultés à Angers, c’est cette mauvaise habitude de ne pas déclarer les manifestations. C’est mauvais à la fois pour les forces de l’ordre qui doivent être fortement mobilisées, mais également pour les personnes qui y participent. Cette pratique de vouloir descendre sur les voies des berges est dangereuse. Cela nous pousse à demander rapidement la dispersion des manifestants entraînant ainsi de la tension », complète Pierre Ory.
Plus d’accidents sur les routes du département
Selon les données provisoires, 687 accidents ont été enregistrés sur les routes du département en 2021, contre 557 en 2020, année marquée par les confinements. Toutefois, le nombre d’accidents n’a pas atteint son niveau d’avant crise avec 749 accidents en 2019.
En 2021, 26 personnes ont été tués, contre 29 en 2020 et 32 en 2019. Le nombre de blessés (824) est également à la baisse par rapport à 2019 (948).