Economie

Les Caprices de Marianne en création au Nouveau Théâtre d’Angers

Après Trahisons de Harold Pinter, créé à la Comédie-Française, Frédéric Bélier-Garcia aborde le répertoire classique avec Les Caprices de Marianne d’Alfred de Musset, classique d’une étonnante modernité, imaginé, écrit et imprimé en moins de deux semaines par un jeune homme de 23 ans.

Le directeur du Nouveau Théâtre d’Angers rencontre l’écriture subtile et d’un romantisme blessé de Musset avec cet ouvrage inclassable, à la fois drame et comédie, romantique et quotidien… Le frère d’Alfred de Musset en soulignait le caractère novateur en ces termes : « Cela ne ressemblait à rien. C’était de la quintessence d’esprit et de fantaisie semée dans un sujet passionné ».

Interprété par des comédiens fougueux, ce précipité des amours et des blessures est un hymne à la jeunesse exaltée d’hier et d’aujourd’hui.

La pièce sera créée au Théâtre Le Quai à Angers du 26 février au 14 mars et partira ensuite en tournée nationale (Sartrouville, Tours, Vire, Le Mans, Nice…)

Que raconte la pièce ?

Cœlio, amoureux mélancolique de Marianne, mais trop timide pour l’aborder, fait appel à son ami Octave, noceur voluptueux, pour plaider sa cause auprès d’elle. Marianne est une jeune Napolitaine, mariée à un juge d’une jalousie féroce. La jeune femme, qui n’a d’autre distraction que de se rendre à l’église, se refuse à aimer Cœlio, vacille sous l’ardeur d’Octave, puis, par un revirement qui est un caprice, accepte d’ouvrir sa porte à un amant. Mais lequel ? La romance va tourner au drame.

Les Caprices de Marianne sont le récit d’une jeunesse qui se fracasse sur son siècle, sur son désœuvrement. Bien avant La fureur de vivre de Nicholas Ray, Musset prend le pouls mystérieux de cette fièvre étrange qui s’empare d’une génération orpheline de tout combat, de tout engagement, qui cherche dans le cynisme, la sensualité, le plaisir facile, ou le fanatisme mélancolique, son salut, c’est-à-dire un arrangement avec la vie.

En suivant, hors d’haleine et le cœur à nu, les dédales du désir amoureux, les protagonistes perdent leurs convictions par timidité, pulsion, envie, convoitise, jalousie. « Tout change mais rien n’arrive ! ».  Écrits au lendemain d’une insurrection avortée, Les Caprices sont une grande œuvre incandescente du romantisme français. Et les héros de cette fable, partis pour une comédie, ripent dans le drame. Cette pièce est aujourd’hui comme toujours, le cri, le baroud éclatant d’une jeunesse contre son mal de vivre.

Dates

Angers – Théâtre Le Quai – T900
du jeudi 26 février au samedi 14 mars 2015, lundi au mercredi à 19h30, jeudi et vendredi à 20h30, samedi à 18h, relâche lundi 2 et les dimanches.
Réservations 8 à 23 euros au 02 41 22 20 20 ou www.lequai-angers.eu