Le site Biopole à Saint-Barthélemy-d’Anjou va accueillir l’année prochaine l’entreprise Moulinot afin de valoriser les biodéchets issus de l’agglomération angevine.
Après l’arrêt du tri mécano biologique des ordures ménagères en 2015, Biopole, le centre de tri de déchets situé à Saint-Barthélémy-d’Anjou monte progressivement en puissance. Aujourd’hui, Biopole est devenu un centre de tri des déchets ménagers recyclables exploité par Derichebourg environnement. Sur les 15 000 m² de bâtiments, le centre de tri s’étend sur 7 000 m². Une autre partie du site sert à stocker les ordures ménagères avant de les transférer à Lasse pour y être incinérées.
Valoriser les déchets alimentaires
Avant la fin de l’année 2023, l’entreprise Moulinot, spécialisée dans la valorisation des déchets alimentaires réutilisera un bâtiment inutilisé pour développer une activité de collecte et une filière de valorisation des déchets alimentaires. L’entreprise a vu le jour en 2013, lorsque le restaurateur Stéphane Martinez a fait un double constat : en l’absence d’un tri spécifique et d’une collecte sélective, les biodéchets des restaurateurs étaient ramassés avec les ordures des ménages et étaient systématiquement incinérés ou enfouis. D’un autre côté, des apports organiques, après un tri à part, permettent d’enrichir les terres agricoles et jardins.
Progressivement, l’entreprise a organisé des premières collectes auprès des restaurateurs, puis s’est développée avec notamment l’ouverture en 2017 d’une première plateforme de compostage de biodéchets en Île-de-France. En 2019, Moulinot a ouvert à Stains (Seine-Saint-Denis) sa première plateforme de massification et pré-traitement de biodéchets tout en proposant sur place des programmes d’accompagnement des demandeurs d’emploi, devenant un organisme de formation et une entreprise d’insertion.
« Leur activité correspond à un besoin du territoire. Moulinot arrive avec une forte expérience en matière de gestion des biodéchets », signale Jean-Louis Demois, vice-président d’Angers Loire Métropole en charge des déchets et de l’économie circulaire.
A partir de 2023, Moulinot collectera les biodéchets auprès de restaurateurs, d’écoles, de collectivités, de marchés alimentaires ou des hôpitaux de Maine-et-Loire. Pour réaliser la collecte, Moulinot comptera sur une flotte de véhicule roulant au gaz naturel, notamment grâce à une station GNV présente à proximité du site de Biopole.
« A partir du 1er janvier 2024, chaque particulier ou professionnel devra disposer d’une solution lui permettant de trier leurs déchets biodégradables selon les termes de la loi », rappelle Edouard Van Heeswyck, chef de projet développement chez Moulinot.
Une fois les biodéchets collectés, les équipes de Moulinot transporteront ensuite le résultat de ces collectes auprès d’agriculteurs-méthaniseurs installés en Maine-et-Loire. « Le digestat est ensuite utilisé comme engrais naturel pour fertiliser les sols, parfois même composté pour amender les sols. Il s’agit d’une double valorisation : matière et énergétique », note Edouard Van Heeswyck.
Entre 30 et 40 emplois d’ici cinq ans
L’installation de Moulinot au sein de Biopole va permettre la création de 30 à 40 emplois dans les cinq années à venir. « Ce sont des profils variés. Il s’agit de chauffeurs qui assureront la collecte, des animateurs pour intervenir chez les professionnels et des particuliers, des responsables d’exploitation et des personnels administratifs », souligne Edouard Van Heeswyck.
« Notre objectif est d’aller aussi vers des personnes éloignées de l’emploi. En tant qu’entreprise d’insertion et organisme de formation, nous possédons plusieurs programmes de formation à destination des demandeurs d’emploi. Nous accompagnons ainsi une centaine de stagiaires par an en Ile-de-France. Nous proposons des parcours d’insertion et de qualification professionnelle, à destination de futurs collaborateurs », complète Caroline Hamel, chargée de communication.
De nouvelles habitudes dès le 1er janvier 2024
Dans un an, tous les ménages devront disposer d’une solution leur permettant de trier leurs déchets biodégradables. « Nous allons passer des marchés pour trouver des prestataires. Moulinot sera l’un des acteurs », indique Jean-Louis Demois. Sur les 175 kilos d’ordures ménagères résiduelles par an et par habitant de l’agglomération, 25 % sont des biodéchets. Plusieurs solutions seront proposées aux habitants en fonction de leur lieu de résidence. En zone pavillonnaire, la collectivité proposera des composteurs. Dans les zones urbaines, des points d’apport volontaire dédiés aux biodéchets viendront compléter l’offre de composteurs partagés déjà présente sur le territoire.