L’entreprise angevine Pony multiplie ses trottinettes et vélos électriques à travers la France
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L’entreprise angevine Pony multiplie ses trottinettes et vélos électriques à travers la France

Depuis ses débuts en 2017, la startup Pony a bien grandi et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin après une récente levée de fonds de 23 millions d’euros.

Paul-Adrien Cormerais est le co-fondateur de Pony – © Angers.Villactu.fr

Lancé à Oxford en Angleterre par ses deux co-fondateurs, Paul-Adrien Cormerais et Clara Vaisse, Pony s’est implanté à Angers en octobre 2017 à l’occasion du World Electronics Forum (WEF), un rassemblement de patrons des grandes entreprises d’électronique du monde entier. Le service vélos en libre-service a très rapidement séduit les angevins poussant les deux entrepreneurs à installer leur entreprise à Angers l’année suivante.

À l’époque, Pony ne proposait que des vélos mécaniques, avant l’arrivée des trottinettes électriques en février 2019. « Au début nous y allions un peu à reculons. Finalement, ce fut un succès extraordinaire », se souvient Paul-Adrien Cormerais. Quelques mois plus tard, la jeune startup proposait ses services à Bordeaux, avant d’être stoppée dans son élan par les négociations sur la loi d’orientation des mobilités et le Covid.

Des vélos électriques deux places bientôt à Angers

« Cette période nous a permis de travailler sur notre offre et de mieux comprendre les besoins des utilisateurs », explique Paul-Adrien Cormerais. Pendant la crise sanitaire, Pony lance son premier vélo électrique, puis se tourne vers le vélo électrique deux places. Ces derniers, qui devaient arriver à Angers en début d’année, sont toujours absents des rues de la préfecture de Maine-et-Loire. « Nous avons rencontré des problèmes avec notre fournisseur de batteries. Nous sommes en train de remonter la pente et nous devrions être capables de déployer les vélos à Angers d’ici la fin de cette année », indique le co-fondateur de Pony.

Dès l’année prochaine, les angevins pourront donc retrouver les vélos Pony, mais uniquement avec deux places. Les vélos mécaniques et électriques une place vont entièrement disparaître du paysage. « Il s’agit du seul vélo deux places fait pour le partage dans le monde », avance l’associé de Clara Vaisse.

Aujourd’hui Pony est présent dans 21 villes, avec des bureaux à Paris, Bordeaux et Angers. Pour la seule ville d’Angers, ce sont 600 trottinettes qui sont disponibles en libre-service, et bientôt entre 200 et 400 vélos, avec près de 100 000 trajets par mois, en comptant la première couronne (Avrillé, Beaucouzé, Les Ponts-de-Cé, et Saint-Barthélémy-d’Anjou). « On s’attend à une vraie augmentation du nombre d’utilisateurs avec les nouveaux vélos électriques deux places. Angers réalise une des meilleures performances mondiale sur le libre-service. La ville est une référence avec 25 % de la population qui a fait un trajet avec une trottinette ou un vélo Pony dans les six derniers mois », souligne le patron de Pony qui a vu son entreprise connaître une croissance de 60 % par an depuis 2017 pour atteindre très probablement 15 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année.

Vitesse réduite et zones de stationnement

Souvent critiqués dans les villes à cause d’un stationnement anarchique ou d’une vitesse trop importante, les trottinettes et vélos en libre-service n’ont pas toujours eu bonne presse auprès d’une partie de la population. Afin d’apporter des réponses à ces problématiques, Pony a mis en place une restriction automatique de la vitesse dans les zones très fréquentées par des piétons, comme la place du Ralliement et les rues piétonnes. En complément, des zones de stationnement virtuelles ont été créées pour que les véhicules ne gênent pas. « Il y a plusieurs centaines de points de stationnement à travers la ville. Plus de 98 % des nos usagers se garent correctement. Ceux qui ne le font pas peuvent être pénalisés financièrement, voire bloqués de l’application », précise Paul-Adrien Cormerais.

Le vélo électrique deux places fera son arrivée à Angers avant la fin de l’année – © Pony

Des batteries « made in France »

Jusqu’ici, Pony travaillait avec l’entreprise bordelaise Gouach pour les batteries des vélos. Afin de faire face aux problèmes rencontrés cette année, la société angevine a dû se tourner vers le marché asiatique. « Nous allons déployer de nouvelles batteries l’année prochaine, entièrement réalisées en France. La partie assemblage pourrait être réalisée par la startup angevine VoltR, le reste par Gouach », confie Paul-Adrien Cormerais.

Le retour de la fabrication des batteries en Europe pour les trottinettes pourrait quant à lui intervenir d’ici deux ans.

Une levée de fonds de 23 millions d’euros

Il y a une quinzaine de jours, l’entreprise annonçait une levée de fonds de 23 millions d’euros qui doit lui permettre de déployer plus de 30 000 vélos et trottinettes partagés dans 40 villes d’ici deux ans. Ce nouveau tour de table vise également à renforcer la stratégie industrielle de Pony et ses capacités de recherche et développement.

Par Sylvain Réault.

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