L’Institut national des appellations d’origine (INAO) pourrait fermer son antenne angevine au profit de celles de Nantes et Tours. La décision devrait être officialisée dans les prochains jours.
Le monde agricole et certains élus sont inquiets. L’institut national des appellations d’origine (INAO) pourrait prochainement fermer son antenne angevine, dans le cadre d’une réorganisation des agences décentralisées de l’organisme d’Etat.
La carte définitive doit être présentée le 11 juin prochain.
Les antennes d’Epernay, capitale du Champagne, de Bordeaux, Tours et Nantes devraient être maintenues.
« Ils vont conserver Nantes et Tours mais pas Angers » indique au courrier de l’ouest, Pierre Anguilas, vigneron et ancien président de la confédération nationale des A.O.C (Appelleations d’origine contrôlée).
Le Maine-et-Loire affiche pourtant une grande diversité agricole. Avec 24 AOC viticoles et une autre pour la viande Maine Anjou, le département démontre son attachement à ces labels officiels.
« Le Maine-et-Loire est le plus important de France en appellations et surtout, le plus varié au niveau de l’agriculture. C’est ici que nous avons le plus de cultures différentes. Ce choix est incompréhensible », confie au quotidien Pierre Anguilas.
Du côté des élus, le Président du Conseil général de Maine-et-Loire a réagi à travers un communiqué.
« La fermeture du site angevin est inacceptable et je demande au ministère de l’Agriculture de revoir sa copie. Je lui ai écris en ce sens dès ce soir. La suppression de l’antenne d’Angers aurait des conséquences graves pour le département de Maine-et-Loire, qui est le premier en production AOC du Val de Loire et le cinquième au plan national. Outre le fait que le site d’Angers et ses onze agents constituent une entité viable, qui a su jusqu’ici mener sa mission avec efficacité, le projet de réorganisation ne tient pas compte du rôle central du département de Maine-et-Loire et du lien nécessaire de proximité avec les acteurs, notamment dans un secteur viticole qui a fait la réputation et l’identité de l’Anjou. Dans ces conditions, Nantes n’a à l’évidence aucune légitimité pour être le porte-drapeau dans ce secteur d’activités. Par ailleurs, Végépolys, qui est installé à Angers, est un pôle de compétitivité à vocation mondiale dans le domaine du végétal. Il aide quotidiennement à la synergie entre les différents acteurs des filières (exploitations, entreprises, centres de recherches et de formations, administration). Pour toutes ces raisons, la proposition de réorganisation territoriale de l’INAO n’est ni cohérente ni pertinente. L’hypothèse de la fermeture du bureau angevin porterait un coup extrêmement dur au monde agricole, déjà confronté à des difficultés économiques majeures », explique Christophe Béchu.
Le député UDI Michel Piron demande de son côté le maintien de l’INAO à Angers : « Cette suppression serait en effet grave et d’autant plus injustifiée que le Maine-et-Loire est le cinquième département français en production AOC et de loin le premier en Pays et Val de Loire. Je demande l’annulation de cette décision injustifiable ».