Vagues de chaleur, sécheresse, tension sur l’eau, feux de forêts… le GIEC, groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat des Pays de la Loire, a rendu un rapport inquiétant sur les problèmes environnementaux que pourrait rencontrer la région d’ici les prochaines années.
Un an et demi après sa création, le GIEC des Pays de la Loire, devant aider les élus à prendre les bonnes décisions pour le climat, a rendu un premier rapport fourni et pessimiste. Selon le groupe d’experts environnementaux, le réchauffement climatique pourrait entraîner des conséquences très nettes dans les prochaines années si rien n’est fait pour le limiter.
La faune et la flore en danger
Si la région des Pays de la Loire est connue pour ses paysages magnifiques et sa biodiversité, il semble que l’avenir se complique. Ses zones humides, ses bocages et ses prairies sont mis sous pression par les activités humaines.
« 40 % des poissons, 30 % des oiseaux et amphibiens, 24 % de la flore, 21 % des reptiles et 10 % des mammifères se trouvent menacés d’extinction sous l’effet conjugué de la modification et du recul des milieux naturels dans la région, de la détérioration des ressources en eau, de l’altération des zones humides, du développement d’espèces exotiques envahissantes ou encore de l’extension de l’agriculture intensive », indique le rapport du GIEC.
Un climat digne du sud de la France
Dans la région, l’agriculture, le transport routier et l’industrie sont les trois premières sources d’émission de gaz à effet de serre. Par conséquent, le climat régional devient de « moins en moins tempéré » selon les experts.
Selon les scénarios, les températures pourraient augmenter de 1 à 1,15 degrés voire de 2 à 2,5 degrés en 2055. Les villes de Nantes et Angers pourraient alors afficher des températures annuelles moyennes équivalentes à celles de Biarritz en ce moment. Les vagues de froid disparaîtraient alors.
Des températures sans précédent
Dans les Pays de la Loire, il y a eu autant de vagues de chaleur entre 2000 et 2020 que lors des cinq décennies précédentes explique le GIEC. A l’horizon 2100, la région pourrait compter 95 jours chauds par an au lieu de 45 jours dans le cas d’une forte atténuation des émissions de gaz à effet de serre.
Au total, ce seront plus d’une dizaine de jours par an qui dépasseront les 35 degrés. « La sécheresse constitue l’une des conséquences les plus préoccupantes des changements climatiques pour la région », déclarent les experts. En raison du réchauffement de l’eau de la Loire, des tensions sur l’eau potable qui y est majoritairement puisée sont à craindre, notamment vis-à-vis de sa qualité.
Des feux de forêts toujours plus nombreux
Des événements plus extrêmes encore seront aussi à craindre comme les tempêtes ou les feux de forêts. Leur nombre devrait exploser dans les années à venir.
« Compte tenu de la forte exposition du littoral des Pays de la Loire aux vents et de l’étendue de ses zones basses côtières, on sait que la région figure parmi les plus vulnérables au phénomène météorologique de submersion », signale le rapport.
Les feux de forêts pourraient quant à eux progresser de 20 à 30 % d’ici la fin du siècle sur la côte atlantique des Pays de la Loire.
Par Eline Vion.