Présenté mercredi 8 mars à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le premier musée des féminismes va ouvrir dans l’enceinte de l’Université d’Angers.
C’est une première en France : un musée des féminismes va voir le jour à l’horizon 2027. Ce musée proposera un parcours permanent tout public fondé sur un plan scientifique et muséographique centré exclusivement sur le féminisme, un espace d’exposition temporaire, ainsi qu’un espace convivial et de petite restauration conçut en complémentarité d’un espace extérieur en période estivale.
Le projet est porté par l’association pour la préfiguration du futur musée des féminismes (AFéMuse), et l’Université d’Angers, qui l’accueillera au sein de sa bibliothèque.
« La bibliothèque universitaire accueille, depuis plus de vingt ans, le Centre des archives du féminisme. C’est un fonds documentaire unique en son genre et d’une richesse énorme. Par la création de ce musée, ce savoir scientifique et culturel sera accessible à tous », explique Christian Roblédo, président de l’Université d’Angers.
Le musée s’inscrit dans le contrat de plan Etat-Région 2022-2027 de l’Université d’Angers qui prévoit le financement à hauteur de 9,8 millions d’euros de travaux de réaménagements intérieurs de la bibliothèque universitaire de Belle-Beille.
Rendre visible l’invisible
Depuis 2004, l’Université d’Angers propose Muséa, un musée virtuel francophone sur l’histoire des femmes et du genre, proposant des ressources variées sur les luttes féministes, de l’Antiquité à nos jours.
« Nous avions beaucoup de demandes pour consulter nos archives sur le féminisme, mais celles-ci sont réservées aux enseignants-chercheurs. C’est tant de ressources invisibles et inaccessibles au grand public. Un tel projet au sein d’une université permet de raconter d’autres histoires que celles que l’on trouve dans les livres. C’est aussi amener la jeunesse au musée », ajoute Nathalie Clot, directrice des bibliothèques universitaires.
Créée par des universitaires, historiennes et spécialistes des archives du féminisme, l’AFéMuse souhaite concrétiser l’existence d’un musée ayant un programme culturel annuel cohérent, tout en étant un espace de convivialité pour l’organisation de débats autour des enjeux du féminisme.
« Ce projet nous l’avions tenté en 2001 avec le soutien du maire de Paris, Bertrand Delanoë. Cependant, aucune suite n’a été donnée malgré l’annonce du musée, explique Christine Bard, coprésidente de l’AFéMuse. Grâce à l’association, nous pouvons désormais élaborer pleinement ce projet. Nous allons lever des fonds, communiquer à l’échelle locale, nationale et mondiale pour développer une communauté autour de ce musée. Nous allons transmettre une culture de l’égalité ».
En attendant son ouverture au printemps 2027, deux expositions temporaires sont d’ores et déjà prévues en septembre 2024.
Par Eline Vion.