Le Planning familial du Maine-et-Loire doit faire face à une importante baisse des subventions de l’Etat. Cette année, l’association qui a pour objectif l’éducation sexuelle, la lutte pour le droit à la contraception, à l’avortement et le contrôle des naissances en général, a perdu 20 000 € par rapport à 2018.
L’association départementale qui emploie cinq salariés rappelle que le Planning familial 49 « propose un lieu d’accueil, d’écoute et d’informations et mène ses projets grâce aux subventions de plusieurs financeurs. Depuis quelques années maintenant, le milieu associatif subit des baisses drastiques de subvention, à l’image d’une précarisation générale de notre société. Il devient malheureusement presque ordinaire d’alerter sur ces dernières. »
Dans le cadre de « l’harmonisation des territoires », le Planning familial du département a vu sa subvention passer de 62 000 € en 2016 à 36 000 € cette année.
« Par cette redistribution, les financeurs nous font croire à une meilleure équité entre les territoires. C’est ce que nous appelons « déshabiller Simone pour habiller Jacqueline ». Les territoires bénéficiant de financements indispensables à leur fonctionnement se voient réduire drastiquement leur budget alors que les territoires bénéficiant de nouvelles subventions n’ont pas toujours les moyens humains et matériels pour les gérer », souligne le Planning familial 49 dans un communiqué.
L’association qui se dit « asphyxiée » craint notamment des suppressions de postes et une réduction des heures d’ouverture au public.
« Alors que l’on nous répète que la grande cause du quinquennat est celle de l’égalité entre les femmes et les hommes, et tandis que se tient le Grenelle contre les violences faites aux femmes, ce nouvel aiguillage financier n’a pour conséquence qu’une baisse sévère des financements de nombreuses associations de défense des droits des femmes et de lutte contre les violences. »
Le Planning familial 49 qui se présente comme une « association féministe et d’éducation populaire » réclament aux élu(e)s et aux financeurs « une réaction à la hauteur de l’urgence de la situation ».
« Les actes trahissent les beaux discours » selon la gauche angevine
Dans un communiqué, les élus de la minorité angevine Aimer Angers estiment que « la baisse de subvention drastique décidée par l’Etat est totalement incompréhensible ».
« On ne peut pas faire de grands discours sur l’égalité femme-homme, sur les violences faites aux femmes, sur la nécessité d’accentuer la prévention et en même temps décider de réduire de 20 000 € la subvention. 20 000 € ce sera autant d’accueil en moins, autant d’accompagnement en moins, autant d’actions de prévention dans les établissements scolaires en moins… Nous demandons aux parlementaires, aux collectivités territoriales et bien sûr au préfet de se réunir le plus rapidement possible pour réétudier cette décision collectivement, pour en mesurer l’impact et surtout pour redonner l’espoir d’avoir demain, dans notre département, une antenne du planning familial qui pourra poursuivre son action dans des conditions dignes. »