Malgré une contestation des secteurs culturels, associatifs et sportifs, ainsi que des manifestations à Nantes, la majorité régionale des Pays de la Loire a adopté son budget 2025, marqué par des économies de 82 millions d’euros.
Au terme de deux jours de discussions et de manifestations à l’extérieur de l’hôtel de Région à Nantes, le Conseil régional des Pays de la Loire a adopté, ce vendredi 20 décembre, son budget pour l’année 2025.
Une décision marquée par des économies importantes, un soutien affirmé de la majorité, mais aussi par une opposition forte et des mobilisations qui ont résonné dans toute la région.
Un budget centré sur les compétences régionales
Avec un budget global de plus de deux milliards d’euros, les élus régionaux ont acté 82 millions d’euros de réductions de dépenses, ciblant principalement les secteurs culturels, associatifs et sportifs.
Ces coupes concernent les dépenses de fonctionnement, avec une baisse significative des subventions aux associations, jugées « trop dépendantes de l’argent public » par la présidente Christelle Morançais.
« Ce budget reflète des choix politiques forts, une volonté de se recentrer sur nos compétences prioritaires, à savoir les transports, l’entretien et la construction des lycées, ainsi que le développement économique », a expliqué la présidente lors des débats. Christelle Morançais a également défendu l’importance de maintenir « les investissements dans ces secteurs tout en limitant les impôts et les dépenses de fonctionnement ».
Une contestation forte à l’extérieur et dans l’hémicycle
Les choix budgétaires de la présidente de la Région ont provoqué une mobilisation d’ampleur. À Angers, près de 2 400 personnes avaient manifesté le jeudi 5 décembre suite à l’annonce des 100 millions d’économies. Jeudi 19 décembre, premier jour du vote, ils étaient près de 3 000 manifestants à se rassembler devant l’hôtel de région. Ce matin, vendredi 20 décembre, 300 manifestants étaient encore présents pour exprimer leur rejet des orientations budgétaires.
À l’intérieur de l’hémicycle, les débats ont également été houleux. L’opposition de gauche a critiqué un « manque de dialogue » et des « arbitrages injustes ». La majorité, de son côté, a défendu des « choix responsables et nécessaires dans un contexte budgétaire tendu ».
Malgré les critiques et les tensions, le budget a été adopté à une large majorité : 64 votes pour, 27 contre et trois abstentions. Le scrutin, public et nominal, a permis à chaque élu de se prononcer oralement, une démarche demandée par l’opposition pour garantir la transparence.
Cependant, cette méthode a suscité des tensions. Certains élus de la majorité ont critiqué les appels de l’opposition à « publier la liste » des votants, estimant que cette pratique pourrait entraîner des dérives.
Des premières réactions tombent
À peine voté, ce budget, présenté comme un tournant pour la politique régionale, laisse entrevoir d’importantes réactions pour les secteurs touchés.
C’est le cas de Radio G. Créée il y a 45 ans, la station locale bénéficiait d’une subvention de près de 11 000 euros de la part de la Région : « Cet argent c’est l’équivalent de la location du studio de la radio et d’un volontariat en service civique. La question est : Radio G peut-elle se passer de son studio ou d’un service civique ? La réponse est non. »
Sans ce soutien, la radio explique se retrouver « en péril », et exprime ses incertitudes : « Doit-on sacrifier nos frais de diffusion par voie hertzienne et DAB +, nos obligations auprès de la SACEM ou notre masse salariale qui permet une programmation musicale locale, libre et éclectique, qui mène des actions éducatives auprès des jeunes publics ou des publics défavorisés, qui noue des liens avec les acteurs et actrices du territoire et qui donne la parole à de nombreuses initiatives locales ? »
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