Le « DéconCube » est le nouveau module acquis par le CHU d’Angers visant à décontaminer les victimes d’accidents chimiques, radiologiques ou nucléaires.
Le centre hospitalier universitaire (CHU) d’Angers a récemment acheté un nouveau système de décontamination. Ce dispositif peut être déployé en seulement trente minutes et vise à traiter rapidement les victimes exposées à des substances chimiques, nucléaires ou radioactives.
Grâce à cette nouvelle installation de décontamination à l’hôpital, les patients qui n’ont pas été traités sur les lieux d’un accident ou d’une attaque et qui se présentent au CHU de manière spontanée doivent passer par ce cube de décontamination avant qu’elles ne soient admises dans le centre hospitalier.
Eviter la propagation de la contamination
« Le système que nous avions auparavant était beaucoup plus long à mettre en place, et par conséquent, nous avions plus de mal à l’entretenir. Le ‘DéconCube’ est bien plus opérationnel et permet d’agir au plus vite lorsqu’un incident se produit », explique Guillaume Bouhours, médecin référent aux situations sanitaires exceptionnelles au CHU.
Désormais, l’unité de décontamination est constituée de plusieurs sas qui permettent une prise en charge rapide.
« Dans un premier temps, on retire tous les vêtements qui ne passent pas par la tête comme les vestes ou les pantalons, ainsi que les bijoux ou effets personnels pour les mettre dans un conteneur approprié. Ensuite, le patient entre dans un premier sas dans lequel on lui retire le reste de ses habits », explique Damien Chauvat, infirmier enseignant au CESU.
S’ensuit un nouveau sas destiné à la douche et au savonnage, puis au rinçage et enfin, à l’habillage avec une tenue à usage unique.
« Les eaux contaminées sont récupérées et stockées le temps de connaître l’origine de la contamination. Elles seront ensuite traitées selon leur nature », indique Damien Chauvat, infirmier enseignant au centre d’enseignement de soins d’urgence (CESU).
Un dispositif « exceptionnel »
« Pour faire fonctionner le ‘DéconCube’ il faut huit décontaminateurs qui se relaient toutes les heures. Le système peut décontaminer environ 25 personnes par heure, pendant deux heures », explique Delphine Douillet, médecin urgentiste et responsable du CESU. « L’objectif de ce dispositif est de procéder aux premières décontaminations avant l’arrivée d’une unité du CHU de Nantes qui est l’établissement référent dans les cas de décontaminations », précise Guillaume Bouhours.
Pour se préparer à d’éventuelles situations d’urgence, 90 membres du personnel hospitalier ont été formés pour utiliser ce cube de décontamination. L’investissement pour le « DéconCube » s’élève à hauteur de 134 500 €.
« Pour l’instant, nous n’avons jamais rencontré de situations de décontamination. Cependant, le personnel doit être formé pour le jour où cela arrive. Nous ne sommes pas à l’abri d’un incident dans une usine Seveso à proximité d’Angers », ajoute Guillaume Bouhours.
Par Eline Vion.